Le marché des équipementiers sportifs est à ses balbutiements en Algérie. Il a fait une timide apparition dans la foulée de l'ouverture du marché prônée par les (timides) réformes économiques initiées en Algérie. La présence des équipementiers sur le marché sportif est donc un phénomène récent et en pleine expansion si l'on se refère à leur nombre, de plus en plus croissant par rapport à un passé pas si lointain. En effet, jadis les clubs, athlètes et encadrement s'habillaient “local”. Les grandes firmes n'avaient pas droit de cité. Sonitex, par exemple, était l'équipementier des sélections et clubs. A partir des années 1990, le paysage a connu de notables changements avec la pénétration du marché algérien par des firmes multinationales. Des firmes se dégagent du lot. Le Coq Sportif, Baliston, Uhlsport et Patrick. Elles équipent, pour l'essentiel, les clubs de la nationale I et la superdivision (football). Cirta (firme locale) est encore là, présente et disponible pour “habiller” les clubs. L'existence de cette multitude de firmes est un barrage au monopole dans ce domaine. Leur stratégie et démarche vis-à-vis de leurs partenaires diffère d'un équipementier à un autre. Par exemple, le Coq Sportif a décroché un contrat avec la Fédération algérienne de football (FAF) pour équiper les différentes sélections. En plus du matériel (équipements) qu'il fournit à la FAF, le Coq Sportif verse 200 000 euros à la FAF pour les deux ans de contrat (qui prend fin en décembre 2005) que la FAF vient de dénoncer pour “non-respect, de la part de l'équipementier français, des engagements signés “. Le Coq Sportif équipe aussi des clubs (JSK, MCO, MCA avant que ce dernier ne se tourne vers Patrick ). Les équipementiers lient leur faible avancée sur le marché algérien au phénoméne de la contrefaçon. Ils n'ont pas tout à fait tort dans la mesure où ils sont lourdement pénalisés. L'exemple vécu par le Coq Sportif est édifiant. Avant la CAN 2004 en Tunisie, la FAF et le Coq Sportif s'engagent pour deux ans. Quelques mois plus tard, les Verts réalisent un excellent parcours à la CAN 2004 et provoquent un engouement populaire extraordinaire qui s'est traduit par une frénésie dans l'achat du maillot et survêtement de l'équipe d'Algérie chez des vendeurs d'équipementiers de contrefaçon importés d'Asie ou confectionnés dans d'obscurs ateliers clandestins disséminés sur le territoire national. Le Coq Sportif a déploré cette concurrence déloyale, sans pouvoir freiner le processus qui va finir par le contraindre à mettre la clé sous la porte. C'est d'ailleurs le premier danger qui guette les firmes sportives. La contrefaçon a encore de beaux jours devant elle, tant que les équipementiers ne sont pas assez protégés par la législation et qu'ils ne révisent pas leurs prix à la baisse, essentiellement en ce qui concerne le maillot, le survêtement et la chaussure de compétition. Le fashion n'est pas encore à l'ordre du jour. En conclusion, on peut avancer, sans grand risque de nous tromper, que le marché de l'équipement sportif a encore beaucoup de chemin à faire, des difficultés à surmonter pour espérer un jour s'installer durablement dans le marché algérien qui est loin d'être préparé pour cette étape.