La Coupe du monde ce n'est pas uniquement le jeu, les joueurs et les équipes, c'est aussi un énorme enjeu économique et un marché juteux pour les partenaires de la FIFA et des associations nationales, à savoir les sponsors et les équipementiers. Ces derniers sont devenus incontournables parce qu'ils délient les cordons de la bourse au profit du propriétaire de l'événement (FIFA) et des principaux acteurs (fédérations et joueurs). La Coupe du monde est un rendez-vous important pour les équipementiers qui se disputent la suprématie dans le domaine de l'équipement. Adidas, fournisseur officiel de la Coupe du monde jusqu'en 2014, a été le leader pendant trois décennies avant que la firme américaine Nike vienne chasser sur ses terres à partir du milieu des années 1990. Au début de l'histoire du football avec les équipementiers, ils étaient trois marques à se disputer le marché. Les Allemandes Adidas et Puma et la Française le Coq Sportif. Longtemps, les joueurs, clubs et fédérations ont lorgné vers l'Allemagne. Le Coq Sportif a tenté de timides percées qui ont échoué au bout. Le rachat d'Adidas par des capitaux européens a boosté la marque aux trois bandes. A la veille de la Coupe du monde 2006 en Allemagne, les firmes font leur calcul. Le football ayant connu un taux de croissance appréciable au cours des deux dernières années (+ 15 %), il est tout à fait logique que les équipementiers fassent le forcing auprès des champions, des joueurs qui véhiculent une image positive, surtout parmi les jeunes, pour accroître leurs gains. Les chiffres plaident en faveur d'Adidas qui occupe solidement un pole position en football et qui a réalisé un chiffre d'affaires (pour l'année en cours) de l'ordre de 3 milliards d'euros (source l'Equipe). Adidas affiche donc une bonne santé financière. La firme compte vendre plus de dix millions de ballons made in Adidas Teamgeist (esprit d'équipe), sans compter les millions de maillots et de chaussures qui vont s'envoler comme des petits pains après le Mondial allemand. La FIFA n'est pas la dernière à se frotter les mains de l'embellie d'Adidas. Pour les trois Coupes du monde (2006, 2010 et 2014) Adidas a déboursé trois cents millions d'euros à la FIFA. La firme sœur d'Adidas, c'est-à-dire Puma (elles sont la propriété des frères Dassler), a résisté à la « réussite » d'Adidas et la poussée de Nike. Il faut dire que la marque au félin a vécu beaucoup de déboires entre 1980 et 2000. De nombreux clients (joueurs-fédérations) lui ont tourné le dos mettant, presque, en péril sa survie. Elle a amorcé son redressement à partir de 2001 avec les sélections africaines, plus particulièrement le Cameroun. Ses démêlées avec la FIFA en Coupe du monde 2002 et la CAN 2004, à cause des maillots « anti-conformistes » portés par les Lions indomptables en 2002 (maillots sans manches) et 2004 (combinaison intégrale) font partie du passé. En Allemagne, douze mondialistes (Angola, Arabie Saoudite, Iran, Ghana, Tunisie, Côte d'Ivoire, République tchèque, Italie, Suisse, Pologne, Paraguay) seront habillés par Puma. La firme allemande a frappé un grand coup à la CAN 2006 en Egypte. Sa collection 2006 a fait l'unanimité en ce qui concerne la qualité du tissu et la coupe. Les cinq sélections africaines présentes à la Coupe du monde 2006 joueront avec Puma. Derrière ces deux traditionnels partenaires du football, arrive l'américain Nike qui est en train de gagner du terrain et rogne de jour en jour l'avance d'Adidas et de Puma. Avant de s'intéresser au football, Nike a fait le plein en sport individuel, surtout en athlétisme et en tennis, deux disciplines porteuses et en même temps prisées sur le nouveau continent. Aujourd'hui, Nike est leader toutes disciplines confondues, avec un chiffre d'affaires de l'ordre de 13,8 milliards de dollars pour l'année 2005 (source l'Equipe). Le Brésil et ses stars Ronaldo et Ronaldinho sont les porte-drapeaux de l'équipementier américain. A noter que la firme française Le Coq Sportif est absente de la Coupe du monde 2006, alors que le Britannique Umbro et l'Italien Lotto seront portés, respectivement, par l'Angleterre, la Suède et l'Ukraine et la Serbie Monténégro. La firme africaine Airness du Malien Malamine Koné se contentera d'une discrète présence sur les pelouses allemandes via Didier Drogba (Côte d'Ivoire) sous contrat avec la firme qui équipe la RD Congo et la Guinée. Au niveau individuel, Adidas détient la part du lion. Zidane (France), Ballack (Allemagne), Beckham (Angleterre), Del Piero (Italie) ... chaussent Adidas. Pour contrecarrer Adidas, l'américain Nike innove dans le domaine en produisant des chaussures légères et fantaisistes avec des couleurs qui tranchent avec les godasses des années 1950 - 1960.