Un double attentat à la bombe a eu lieu, jeudi dernier, à quelques kilomètres de la ville d'Azeffoun, occasionnant la mort d'un policier des brigades d'intervention de Tizi Ouzou et blessant sept autres. C'est à la hauteur du village Boumessaoud, à sept kilomètres au sud de la ville, qu'une première bombe a explosé, vers 11h, au passage des véhicules des CNS de Tizi Ouzou, de retour d'une mission de sécurisation à Azeffoun. Deux policiers ont été touchés par la déflagration d'un engin dissimulé sur la voie et actionné à distance. Blessés, ils ont été transférés vers l'hôpital d'Azeffoun. Une seconde bombe explose plus d'une heure plus tard à l'arrivée des renforts de la BMPJ de Tizi Ouzou. Un policier est mort sur le coup et cinq autres ont été grièvement blessés. Ces derniers ont été évacués vers l'hôpital d'Azazga. De forte intensité, la seconde explosion a causé un large cratère sur la route nationale qui sera coupée à la circulation en milieu de journée, provoquant la panique des automobilistes parmi lesquels se répandait la rumeur d'un faux barrage. Il faut noter que le ministre des Transports était en visite de travail dans la matinée de ce jeudi dans la wilaya de Tizi Ouzou et la presse locale chargée de la couverture s'attendait à une visite d'inspection au projet du port d'Azeffoun. Finalement, le ministre ne s'est pas rendu dans la ville côtière et a regagné Alger avant midi après l'inspection des travaux de la voie ferrée à Oued Aïssi. Le groupe armé auteur de l'attentat a probablement projeté de cibler le cortège officiel, mais la guerre des renseignements a finalement tourné en faveur des services de sécurité même s'ils en ont payé le tribut. Une source sécuritaire a refusé le lien entre les deux événements et a mis l'accent sur l'objectif premier des terroristes : porter un coup à la saison estivale. Cette source indiquera que des unités de l'ANP ont engagé, suite à l'attentat, un ratissage dans la localité et ont recueilli des informations selon lesquelles plusieurs dizaines d'individus armés avaient été aperçus la veille par des paysans. Ce redéploiement des terroristes est de nature à raviver les inquiétudes dans une région qui a connu une accalmie depuis des mois, en dehors des attaques de banques et de bureaux de poste attribuées au grand banditisme. Les moyens utilisés (engins explosifs actionnés à distance) dénotent une préparation logistique des groupes armés montrant une forte capacité de nuisance, puisqu'ils sont capables de mener des attaques ciblées, intégrant même le renseignement. La recrudescence des actes terroristes est favorisée par la baisse de vigilance devant les mouvements suspects observés dans les zones rurales. A noter que la localité où a eu lieu l'attentat de jeudi est une zone de transit entre les maquis de Mizrana et de l'Akfadou, des repaires terroristes que la population croyait réduits depuis plusieurs années.