Devant les trois dernières promotions de l'IDRI, le ministre des Affaires étrangères a salué hier « le rajeunissement et le renouvellement » opérés au sein de son département soulignant le lien avec « une forte volonté de réforme des institutions de l'Etat ». L'auteur du rapport sur la réforme des structures et missions de l'Etat, Missoum Sbih, était au premier rang des présents. Mohamed Bedjaoui a affirmé sa « détermination » à moderniser l'appareil diplomatique algérien. Un constat a-t-il été réalisé ? « Nous devons remplacer les cadres qui partent à la retraite », a indiqué un cadre de l'IDRI. « L'œuvre du renouveau des Affaires étrangères s'accomplira avec tout le souffle nécessaire et au pas de charge », a dit le ministre en axant sur la modernisation, l'amélioration des méthodes de travail et la mobilisation du potentiel humain. Un « renouveau » inscrit, selon Bedjaoui, dans le cadre de « la grande œuvre de réhabilitation lancée par le président de la République ». Il a annoncé, sans précision, une série de mesures et de « textes fondateurs » pour, notamment, clarifier les plans de carrière diplomatique, renforcer l'organigramme du ministre, créer un centre d'analyse et de prospective et réaliser la symbiose entre le ministère et l'université. « Actions qui devront culminer avec l'inauguration d'un nouveau siège pour notre ministère dont je veillerai à son achèvement en deux ans », a promis Bedjaoui. Il a déroulé le cahier des charges du diplomate algérien : « Vous êtes appelés à transmettre à l'étranger le message d'un peuple réconcilié avec lui-même. » « L'ère de la diplomatie feutrée du five o'clock tea, des petits fours délicatement dégustés, le petit doigt relevé, est révolue », a-t-il prévenu. Il a appelé à plus de pragmatisme et d'efficacité du diplomate algérien. « Aujourd'hui, le marché dicte son incontournable tyrannie (...). Notre action diplomatique doit s'impliquer de manière plus efficace pour renforcer notre potentiel économique », a-t-il appuyé soulignant la priorité donnée au dossier de l'accord d'association avec l'Union européenne (UE) et le processus d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le chef de la diplomatie a annoncé une prochaine nomination à la tête du ministère délégué à la Communauté nationale à l'étranger. Sans autre précision. Interrogé sur la situation difficile des ressortissants algériens en Mauritanie à la suite d'allégations d'appartenance au GSPC, le ministre d'Etat a répliqué : « Je dois d'abord m'informer. »