Les enseignants de l'Ecole supérieure des beaux-arts (ESBA) d'Alger, affiliés à la section du CNES, sont en grève illimitée depuis le 12 juin. Cette grève, jugée légitime par les grévistes, intervient après des journées de protestation organisées en avril et mai derniers, lesquelles ont coïncidé avec la période des examens et des soutenances des diplômes de fin d'études. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, la section du CNES souligne que « malgré les tentatives de l'administration de l'ESBA et de certains enseignants “briseurs de grève'' d'organiser quelques examens et soutenances, en violation des normes pédagogiques universelles définies par l'Unesco, la mobilisation des enseignants a fait avorter ces tentatives et leur a permis de récupérer leurs prérogatives pédagogiques ». Les recommandations portent essentiellement sur l'alignement immédiat à titre rétroactif sur la grille salariale et indemnitaire de l'enseignement supérieur, la régularisation des enseignants à titre transitoire, l'instauration d'une justice salariale tenant compte des tâches et des volumes horaires effectifs, la promulgation du statut particulier de l'enseignant, l'installation du conseil d'orientation et du conseil pédagogique garantissant une gestion plurielle et démocratique de l'établissement. La section du CNES dénonce le silence assourdissant du ministère de la Culture face à la situation qui prévaut à l'école, demande l'ouverture immédiate de négociations conformément aux lois sociales avec la ministre, dénonce le non-respect des normes pédagogiques par l'administration de l'ESBA, rappelle que la validation de l'année pédagogique et des diplômes est une prérogative des enseignants et exige le respect par l'administration des normes pédagogiques universelles définies par l'Unesco. Les grévistes alertent l'opinion publique sur le risque de l'année blanche et demandent, conformément à la volonté de la majorité des enseignants, l'intégration de l'ESBA au ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, afin que la formation artistique soit intégrée à l'enseignement supérieur, conformément aux recommandations de la conférence mondiale sur l'enseignement supérieur de l'Unesco de 1998.