Après avoir adressé trois demandes d'audience au ministère de la Culture - lesquelles sont restées sans réponse -, l'ensemble des professeurs de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger (ESBA), affiliés à la section du CNES, ont décidé d'enclencher cette fois-ci un mouvement de grève indéterminé. Pour rappel, les grévistes ont entamé en avril et mai derniers des journées de protestation suivies d'un préavis de grève décidé le 31 mai. Cette décision avait été motivée par le mutisme du ministère de la Culture et la non-prise en charge des différentes revendications des enseignants de l'école, la non-implication du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dans la gestion pédagogique et les atteintes au libre exercice du droit syndical par le chef de l'établissement. Les revendications des enseignants portent, entre autres, sur l'alignement et, à titre rétroactif, sur la grille salariale et indemnitaire de l'enseignement supérieur, la régularisation des enseignants à titre transitoire, la valorisation des postes pédagogiques ayant la charge du volet atelier de synthèse et des modules du volet technique et pratique, l'instauration d'une justice salariale, l'installation d'un conseil d'orientation et d'un conseil pédagogique garantissant une gestion plurielle et démocratique de l'établissement.Le secrétaire du CNES, Abderahmane Aidoud, estime qu'il est regrettable que toutes les demandes d'audience adressées à la ministre soient restées sans suite. « Les enseignants ont droit à la reconnaissance et au respect. Ils continuent tant bien que mal à assurer leurs missions avec sérieux et abnégation, et ce, malgré le chaos ambiant et le départ de vingt-deux d'entre nous. » Les enseignants ont été hier destinataires d'une correspondance invitant certains parmi eux à une assemblée générale aujourd'hui à 14h au ministère de la Culture. Les enseignants ont évidemment rejeté à l'unanimité l'intention de la tutelle de les recevoir par petits groupes.