Sidérés par les tournures que prennent les démarches liées à l'embauche, beaucoup de citoyens dont des pères de familles, souvent diplômés, tentent à travers tous les canaux possibles, comme la presse, d'alerter les autorités concernées sur les graves déviations constatées dans l'application des dispositifs de recrutement, notamment, aux programmes THUP-HIMO, ESIL et le pré emploi. Les dérives sont d'autant plus graves puisque les dénonciateurs parlent « de noms fictifs adjoints aux listes préalablement établies et de harcèlements ». A tel point qu'en lisant le communiqué de la Wilaya, l'on comprend que même l'administration semble dépassée. Au-delà des statistiques et chiffres que communiquent, souvent, les autorités centrales ou locales, le marché de l'emploi reste, à Tiaret comme dans beaucoup de régions du pays, caractérisé par une donne fondamentale. L'aspect économique reste toujours aussi déterminant dans le rapport offre/demande mais tout de même gravement travesti par une autre caractéristique. En effet, l'on octroi souvent l'emploi mais non sans contrepartie laquelle reste liée à une certaine influence si elle n'est conditionnée, s'agissant de l'emploi de jeunes filles, d'un « droit universellement reconnu ». Secret de polichinelle Le droit de cuisage. Tout le monde le sait mais rares sont ceux qui osent dénoncer ce pacte secret, ... de polichinelle, mis à part peut être certaines jeunes filles, qui la mort dans l'âme, finissent par briser. L'affaire de mademoiselle K. Benaceur reste cette autre illustration de cette donne, car c'est elle qui avait publiquement interpellé le wali, en marge d'une rencontre à la salle des conférences « Mustapha Mekki », sur les harcèlements qu'elle avait subis par un membre de son exécutif à propos de sa titularisation après six années de bons et loyaux services, travaillés dans le cadre du pré emploi. « Monsieur le wali y a un poste qui me revient de droit mais attribué indûment à une autre personne moins éligibles qu moi » avait elle- dit. Une plainte que la demoiselle, âgée de 27 ans et diplômée en sciences économiques, étayera dans une longue lettre adressée à la presse et dans laquelle elle parle même « d'avances ponctuées de menaces sur fond d'humiliations ». Tout cela parce qu'elle a osé demandé l'application de la circulaire ministérielle n° 8 du 29/06/1988, relative aux relation du travail. La plaignante propose, même, toute une liste d'indus bénéficiaires des contrats à durée déterminée. Une vérité confortée par le P/APC puisqu'il nous confirme qu'effectivement « les listes sont truffées de personnes inconnues au bataillon ». Mahmoud Smail, père de famille âgé de 38 ans, ne sait plus à quel saint se vouer. Il dira « les infusions de thé à la menthe constituent la seule nourriture de ma famille ». D'autres personnes, plus vieilles pour être inscrits à l'actif de l'emploi des jeunes, sont rétribuées avec... des bons alimentaires.