Le conflit qui dure depuis longtemps entre les élus du syndicat de l'entreprise de gestion des services aéroportuaires EGSA et la direction générale semble arrivé à une situation d'impasse après les décisions de suspension de leurs activités professionnelles à l'établissement, signifiées à quatre membres du syndicat à partir du 15 avril 2006. La genèse du problème qui oppose la section syndicale UGTA et la direction de l'EGSA remonte au mois de juin 2005. Selon les membres de la section syndicale qui ont pris contact avec notre bureau, le directeur général par intérim de l'EGSA aurait contesté la composante des membres élus pour des raisons qui demeurent liées à l'organisation des élections, même si aucun recours n'a été formulé parmi les 160 travailleurs adhérents. « Le directeur a toujours eu un comportement négatif envers notre section syndicale et refuse de collaborer, allant jusqu'à entraver le bon fonctionnement de notre bureau », affirment les syndicalistes. Ces derniers rappellent qu'ils ont souvent sollicité le directeur pour avoir les moyens de travail et tenir des réunions périodiques pour discuter des problèmes des travailleurs mais ils ont eu en contrepartie une fin de non-recevoir, en dépit d'une intervention de l'inspection de travail. Selon nos interlocuteurs, le principal point de discorde qui oppose les deux parties demeure lié à l'application de la grille des salaires sur la base de l'accord signé entre le syndicat et la direction de l'entreprise en date du 5/10/2002. Les multiples démarches entreprises auprès de la direction et n'ayant pas abouti, selon les concernés, ont fini par provoquer une assemblée générale des travailleurs de l'entreprise le 29/03/2006. Selon les termes du procès-verbal, dont nous avons reçu une copie, les travailleurs réclament l'application de la décision de la section sociale de la chambre civile de la cour de Constantine référencée 342/2004 réclamant de la direction de l'EGSA l'application de l'article 3 de la convention collective conclue entre les deux parties le 5/10/2002 et relative à la première variante de la grille des salaires. Les représentants des travailleurs rappellent que leur dernière tentative de rencontrer le directeur aurait tourné court, surtout que le concerné leur aurait signifié qu'il ne reconnaît pas leur représentativité malgré le fait que la justice a toujours tranché en leur faveur. Contacté par téléphone, le directeur général de l'EGSA par intérim, lui-même directeur de l'unité aéroportuaire Mohamed Boudiaf, nous a expliqué qu'il n'a jamais entravé la mission de la section syndicale et qu'il a toujours invité ses membres à des réunions de travail, notamment à travers la correspondance du 27/03/2006. Concernant le litige autour de l'application de la grille des salaires notifiée dans l'accord du 05/10/2002, le directeur nous expliquera que le problème réside en réalité dans l'interprétation des textes. Les divergences, qui persistent toujours, touchent essentiellement, selon lui, l'application de la nouvelle grille des salaires avec l'ancienne nomenclature. Les débats entre la section syndicale et la direction de l'EGSA prendront une autre tournure dans la journée du 05/04/2006, lorsque quatre membres du syndicat ont demandé à être reçus par le directeur. Une rencontre qui sera suivie par un dépôt de plainte auprès du procureur de la république par le directeur de l'EGSA, qui nous affirma avoir été molesté et pris en otage par les syndicalistes qui, de leur côté, clament leur innocence et soutiennent qu'ils ont été injustement sanctionnés, alors que le directeur qui les accuse de l'avoir agressé aurait pu saisir le commissariat de police qui se trouvait à quelques mètres de son bureau. L'affaire, qui demeure toujours entre les mains de la justice, complique encore plus les choses et semble pénaliser beaucoup plus des pères de familles qui ont frappé à toutes les portes sans résultat, surtout que leur suspension demeure tributaire de la procédure engagée par le directeur général de l'EGSA auprès du procureur de la république.