Ce lundi, en mettant en application l'ordonnance judiciaire portant saisie conservatoire de l'unité de transformation de tomate de Zerizer, dans la wilaya d'El Tarf, les événements s'accélèrent dans le dossier du groupe El Bousten où se mêlent fonctionnaires de la banque, des Douanes, des impôts, du commerce, des magistrats, huissier et hommes du barreau. Ils s'accélèrent d'autant plus que le magistrat initialement en charge de l'instruction du dossier a été déchargé de cette affaire. Rappelons que cette dernière a fait, elle fait toujours, grand bruit dans le monde économique local, national et même international. Ce dernier palier est reflété dans la plainte déposée près le tribunal de commerce de Paris par le groupe Centre français du commerce extérieur. Dans cette plainte étudiée dans le cadre d'une audience de référés, le 23 février 2004, reportée au 9 juin, puis au titre d'un ultime renvoi, au 6 octobre 2004, la partie plaignante, par la voix de sa représentante, Mlle Arielle Tordjman, a précisé : « La société El Bousten a souscrit dans le MOCI Algérie 2003 une insertion publicitaire portant sur un dossier de 32 pages pour un montant total de 295 000 euros. Plusieurs échéanciers, pour le règlement de notre créance, ont été accordés à la société El Bousten et n'ont jamais été respectés. La société El Bousten a été autorisée, le 12 avril 2004, par la Banque d'Algérie sous le numéro 414 à nous transférer la somme de 295 000 euros. » Cette situation n'est pas démentie par El Bousten qui, dans sa correspondance adressée le 9 juin 2004 à Moci International, informe son fournisseur : « Nous vous informons que la Banque d'Algérie a signifié son accord sur le paiement de votre facture de 295 000 euros. Nous procéderons au transfert de ce règlement dès obtention de notre crédit bancaire de campagne 2004-05 et ce à compter de la deuxième quinzaine du mois de juin. Nous transmettons copie de l'ordre de transfert. » L'impatience de la représentante de Moci Algérie à être réglée sans délai s'expliquerait par la situation à laquelle est confronté depuis plusieurs mois le groupe El Bousten, dont le président-directeur général est sous le coup d'un mandat d'amener. « Compte tenu de la situation actuelle de la société El Bousten, il serait nécessaire, si vous en avez la possibilité, de prendre immédiatement des mesures conservatoires pour sauvegarder le paiement de notre créance. » Cette affirmation de Mlle Tordjman fait suite aux informations quotidiennes qui lui sont communiquées sur ce dossier. Entre-temps, avec les intérêts légaux de retard (7854 euros et 20 650 euros), le montant de la créance a été revu à la hausse pour atteindre les 323 504,38 euros. Connu pour son éloquence au prétoire et sa maîtrise du droit avec toutes ses composantes, Me Abderahmane Amara, chargé de défendre les intérêts du fournisseur français, s'est refusé à toute déclaration pour secret professionnel.