Ils étaient une centaine de fellahs à assiéger, avant-hier en fin de journée, la résidence du patron de la conserverie El Bousten à Annaba. Vêtus de kachabias et gourdins à la main, ils ont réclamé la présence du PDG qui leur doit, selon leurs dires, plus d'un milliard de dinars représentant plusieurs centaines de tonnes de tomate industrielle. Annaba De notre bureau C'est avec cette importante quantité que l'usine de transformation d'El Bousten, implantée dans la commune de Zerizer, dans la wilaya d'El Tarf, a tourné pendant plusieurs saisons. « Nous voulons notre argent. Nous sommes quelque 160 fellahs à réclamer notre dû que le PDG d'El Bousten ne veut pas régler. A la veille de l'Aïd El Adha, nous n'arrivons même pas à acheter un agneau. C'est pourquoi nous avons décidé de venir le chercher chez lui à l'effet de nous donner de quoi acheter le sacrifice », disent les fellahs affligés. N'était l'intervention de la sûreté de wilaya, la situation aurait pris une autre tournure. En fait, les fellahs semblent être victimes d'une transaction conclue entre la conserverie El Bousten et une autre, implantée à Chelghoum Laïd, dans la wilaya de Mila. Le premier avait vendu sa production en triple concentré de tomates pour qu'elle soit transformée et emballée par le second qui, lui, devait payer les fellahs. Cependant, ni le premier ni le second n'ont honoré leurs dettes vis-à-vis de ces paysans qui semblent les seuls perdants dans cette transaction.