L'attention sera tournée vers les dirigeants du G8 après les mégaconcerts organisés par le rocker irlandais Bob Geldof pour exercer des pressions sur les dirigeants du G8 qui se réunissent du 6 au 8 juillet à Gleneagles, en Ecosse. L'objectif est de mettre la lutte contre la pauvreté en Afrique au cœur de leur action. Pour cette raison, le Premier ministre britannique, Tony Blair, a multiplié les déclarations en faveur de décisions concrètes, exhortant ses pairs du G8, les plus riches du monde, à prendre leurs responsabilités. Tony Blair, dont le pays prendra la présidence du G8, veut que le sommet du G8 annule la dette des pays les plus pauvres de la planète, multiplie par deux l'aide à l'Afrique, la portant à 50 milliards de dollars en l'an 2010, réforme le commerce mondial afin de réduire les subventions agricoles accordées aux fermiers occidentaux et lève les obstacles et autres mesures protectionnistes dressés contre les exportations africaines. S'agissant du changement climatique et du réchauffement de la Terre, le Premier ministre britannique espère que le sommet de Gleneagles entame une action concertée à travers une réduction des gaz à effet de serre. Selon la presse britannique d'avant-hier, la grande partie du communiqué final sur l'Afrique semble avoir été adoptée par les experts représentant les dirigeants du G8 lors de leurs travaux qui ont duré plusieurs jours à Londres et qui ont porté sur la préparation de la déclaration finale. Les huit pays souscriront à l'annulation de 25 milliards de dollars des 18 pays les plus pauvres, dont 14 en Afrique. Les présidents et chefs de gouvernement des huit pays ont également promis d'augmenter l'aide à l'Afrique. Cependant, il y a peu de chances qu'un accord soit conclu sur le commerce, « la question la plus importante », selon le Financial Times. « Il y a trop d'intérêts en jeu au sein du G8 à mettre de côté, particulièrement les subventions agricoles accordées aux fermiers américains et européens », écrit The Guardian. « Par conséquent, ajoute-t-il, il est très peu probable que le communiqué aille au-delà d'une déclaration d'intention de procéder à des réformes plutôt que de mener une action de fond. » S'agissant du changement climatique, l'une des questions qui divise le plus les pays du G8, Tony Blair ne peut espérer plus qu'un compromis. En effet, le président américain, George W. Bush, a répété son opposition au protocole de Kyoto - que Washington a refusé de ratifier - et a annoncé son intention de déplacer le débat sur le réchauffement climatique pour parler des nouvelles technologies. « Je crois qu'on peut développer son économie tout en améliorant le contrôle des gaz à effet de serre », a-t-il expliqué dans un entretien accordé à la chaîne de télévision britannique ITV diffusé dimanche dernier. « C'est exactement ce dont je compte parler à nos partenaires. » S'agissant des subventions agricoles, le chef de la Maison-Blanche a clairement dit qu'il n'était pas prêt à renoncer à celles-ci tant que l'Union européenne (UE) n'abandonnerait pas sa politique agricole commune. « Nous avons des subventions agricoles, loin de l'ampleur de celles de nos amis de l'UE », a-t-il noté. « La position du gouvernement américain : nous sommes prêts à les réduire et nous le ferons avec nos bons amis de l'UE. » Des huit pays du groupe, les observateurs s'accordent à dire que la Grande-Bretagne, pour une fois, est le pays qui veut que le sommet prenne des décisions qui soient suivies d'effet et qui ne restent pas du simple encre sur du papier, à l'instar des décisions précédentes des sommets du G8. Le chancelier de l'Echiquier britannique, Gordon Brown, a donné l'exemple en appelant à « la plus grande croisade morale de tous les temps (...) contre le plus grand mal de notre temps, la pauvreté ».