Les résultats de l'enquête nationale sur la place des affections cardiovasculaires dans les urgences médico-chirurgicales, une première en Algérie, ont été présentés à l'occasion de la journée d'été sur les urgences cardiovasculaires organisée par la Société algérienne de cardiologie. Cette enquête réalisée par l'Institut de santé publique, présenté par le docteur Nadir de la direction de la prévention du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, donne un aperçu sur les urgences cardiovasculaires dans toutes les structures hospitalières du pays. Précisant que c'est une étude exhaustive et que les résultats ne concernent que la première semaine de l'enquête du 3 au 10 mars 2003 qui a concerné 191 572 malades, pris en charge dans le cadre de l'urgence, le docteur Nadir a signalé que l'hypertension est la pathologie qui figure en tête avec un taux de 63,6% qui sera suivie à moindre de degré par les cardiopathies ischémiques dominées par l'infarctus du myocarde avec 39,6% et les accidents vasculaires cérébraux avec 2,7%. Les autres pathologies cardiovasculaires sont plus rares et correspondent à l'insuffisance cardiaque (2,6%) et aux pathologies arythmogènes (2,6%). L'analyse faite pour les trois cas de pathologie a montré que plus de la moitié des malades consultant pour un pic hypertensif arrivent aux urgences des secteurs sanitaires, les tiers aux structures extrahospitalières et seulement 9,1% aux CHU. Plus des deux tiers des patients présentant un pic hypertensif sont des hypertendus connus. Le sex-ratio est de 0,44%. 67,1% d'entre eux sont âgés de plus de 65 ans et ils sont 7,4%. Quant au suivi médical, 66% des malades sont mis en observation et 2% sont hospitalisés. Dans 1,9% des cas, le patient est évacué vers une autre structure. La région du centre enregistre le taux le plus important du nombre de malades. Ils sont 34,4% au Centre, 25,3% à l'Est, 28,8% à l'Ouest et 11,4% au Sud. Les résultats de l'enquête ont révélé que ces patients ont été généralement consultés par des généralistes avant d'être pris en charge dans une structure hospitalière. Ils sont 74% à avoir été consultés par des généralistes, 14% par des résidents, 8% en service interne et 2% par des médecins conventionnés. Quant au transport en urgence de ces malades, il ressort que la plupart des malades utilisent leur propre moyen de transport. Il n'y a que 4% qui ont été transportés par le SAMU et 2% par des ambulances. Comme il a été relevé que la prise en charge spécialisée fait réellement défaut. A propos des cardiopathies ischémiques qui représentent 3,6%, les malades se présentent souvent directement vers une structure hospitalière, seuls 16% d'entre eux consultent d'abord au niveau d'une structure extrahospitalière. 16,6% ont des antécédents de cardiopathies ischémiques. Le sex-ratio est de 1,3% et 65,5% des patients sont âgés de plus de 66 ans. Quant à leur suivi, 36,8% sont mis en observation, un patient sur quatre est hospitalisé en urgence et un tiers d'entre eux est évacué vers d'autres structures. Les accidents vasculaires cérébraux sont, quant à eux, à moindre degré avec 2,7%. Plus de la moitié des malades arrivent à l'hôpital et près d'un quart au CHU. Selon les mêmes résultats, 8,9% de ces patients ont déjà présenté un accident vasculaire cérébral et plus de la moitié ont plus de 65 ans. Plus de deux tiers sont soit hospitalisés en urgence (36,8%), soit mis en observation (32,6%). Les deux dernières pathologies sont aussi, selon les résultats, plus importantes dans les villes du Centre. A noter que ces premiers résultats de cette première enquête exhaustive du genre illustrent bien l'ampleur de ces pathologies qui ont tendance à connaître des pics importants en Algérie. Ils sont, selon certains spécialistes, assez indicateurs pour que les pouvoirs publics engagent un programme et une stratégie globale pour une meilleure prévention et de réorganiser le système de soins en urgence en réseaux, tel est l'objectif de cette enquête.