les urgences cardiovasculaires, les nouvelles recommandations et les techniques de prise en charge ont été au centre des débats depuis mercredi après-midi, jour de l'ouverture officielle de la journée d'été sur les urgences cardiovasculaires organisée par la Société algérienne de cardiologie à l'université de Jijel. Plusieurs médecins généralistes et spécialistes de la région ont pris part à cette manifestation scientifique d'une grande importance, des communications portant sur les dernières recommandations avalisées par les sociétés française et américaine de cardiologie. Dans son allocution d'ouverture, le président de la Société algérienne de cardiologie, le professeur Nibouche, chef de service de cardiologie à Hussein Dey à Alger, a mis l'accent sur l'ampleur du phénomène (maladies cardiovasculaires) dans le monde et en Algérie notamment. « La cardiologie algérienne subit inéluctablement sa transition épidémiologique au même titre que les autres pays en voie de développement, tout en sachant que les maladies cardiovasculaires constituent la cause principale de décès dans le monde », a-t-il déclaré. L'incidence très importante actuellement dans notre pays, le coût de prise en charge de ces pathologies et la mortalité qui leur est associée justifient, selon lui, un dépistage individuel des facteurs de risques de ces maladies et une évaluation du risque global du patient. Les facteurs de risques des maladies cardiovasculaires, a-t-il expliqué, sont actuellement bien identifiés et se confondent avec ceux de l'athérosclérose, à savoir l'hypertension artérielle, le tabagisme, les dyslipidémies ou encore le diabète. Selon lui, leur prévention ne peut se concevoir sans une évaluation globale des risques encourus, à long terme, par le patient. La stratégie préventive, a-t-il ajouté, doit être autant globale qu'individuelle et obéir à une action planifiée et durable. « Elle nécessite une bonne connaissance de l'épidémiologie clinique cardiovasculaire et demande quelquefois de moyens importants et très coûteux, mais souvent efficaces », a-t-il signalé. Revenant sur le but principal de cette journée, le professeur Nibouche a tenu à s'adresser aux médecins généralistes qui sont confrontés quotidiennement à l'urgence cardiovasculaire. Vu la gravité de cette maladie, il est important d'organiser ce type de journée de formation et d'information aux praticiens pour qu'ils puissent s'informer des dernières techniques et des recommandations dans la prise en charge des urgences cardiovasculaires. Les communications présentées par d'éminents professeurs algériens en cardiologie ont montré l'importance d'axer la réflexion sur les systèmes de prévention qui constitue, selon eux, l'aspect le plus important à développer pour tenter de réduire le taux de mortalité. Le professeur Zerhouni, chef de service de réanimation de chirurgie cardiaque au CNMS à Ben Aknoun, a présenté, dans sa communication, une des urgences les plus graves de cette pathologie. Il s'agit du choc cardiogénique qui est, a-t-il expliqué, une insuffisance circulatoire aiguë consécutive à l'altération de la fonction systolique et diastolique caractérisée par une réduction intense et diffuse de l'apport en oxygène et nutriments aux tissus, aboutissant à des lésions cellulaires réversibles dans un premier temps, puis irréversible en l'absence de traitement adéquat. Après avoir présenté la problématique dans des termes les plus compréhensifs avec une schématisation des mécanismes de la maladie, le professeur Zerhouni a mis l'accent sur la prise en charge qui a considérablement évolué ces dernières années. Il a souligné que le développement spectaculaire de l'angioplastie coronaire, l'apparition des modes d'assistance circulatoire mécanique, la mise sur le marché d'appareils de plus en plus performants permettent une approche du profil hémodynamique de façon non invasive ; ce qui permet de mieux adapter et de contrôler le traitement du choc cardiogénique, avec un gain de temps appréciable. Des communications portant sur d'autres formes d'urgence des maladies cardiovasculaires ont été présentées et débattues. Il s'agit, entre autres, « Que faire aux premières heures d'un infarctus du myocarde » par le professeur Nibouche, « Embolie pulmonaire » par le docteur Adghar, « Les syncopes » par les docteurs Haddak et Adjeroud et « La prise en charge de l'urgence hypertensive ». La journée a été aussi marquée par un symposium satellite animée par Pfizer ayant pour thème « Au-delà des chiffres, la prévention cardiovasculaire » et « Hypertendus et diabétiques : de la baisse de chiffres à la protection cardiovasculaire ».