Un séminaire international sur les droits de la défense des détenus et de la protection de la personne aura lieu ce samedi à la cour de Blida. Organisée par l'Ordre des avocats de cette wilaya, cette rencontre regroupera au moins une cinquantaine de participants entre avocats venus de France, d'Italie et d'Espagne mais aussi des juristes et des magistrats ainsi qu'un représentant de l'Union européenne. Le programme porte sur plusieurs communications liées au thème du séminaire et sur un débat avec les invités, notamment ceux de la société civile. Le sujet reste d'actualité d'autant que dans le grand chantier de la réforme judiciaire, cet axe a accaparé la part du lion. A ce jour, et en dépit de la révision des textes de loi, de l'introduction de nouveaux concepts liés au renforcement du droit à la défense et des droits des détenus, les avocats continuent de constater des abus commis par des magistrats, comme par exemple le recours à la détention préventive ou l'accusation sur de simples aveux consignés par la police judiciaire. Ces anomalies sont quotidiennement dénoncées par le président de la commission nationale consultative de promotion des droits de l'homme, maître Farouk Ksentini, selon lequel il existe « un problème dans les mentalités des juges et non pas dans les lois ». Pour ce qui est des détenus, et malgré les efforts considérables fournis en matière d'amélioration des conditions de prise en charge sanitaire et alimentaire des prisonniers, ces derniers souffrent souvent de promiscuité dans les établissements pénitentiaires qui ne répondent nullement aux normes internationales. Entassés souvent à 100 dans des salles ne pouvant supporter plus d'une vingtaine de personnes, les détenus ont de tout temps protesté contre ces situations, parfois même en provoquant des émeutes violentes, comme celles qui se sont succédé durant l'année 2001 et qui ont fait plus d'une cinquantaine de morts et autant de blessés dans plusieurs établissements. Pour l'administration pénitentiaire, la seule solution pour faire face à ce que les responsables qualifient de point noir, c'est la construction de nouvelles prisons obéissant à des normes internationales dans le but de fermer progressivement plus de la moitié des établissements construits durant le début du siècle dernier. Tous ces points seront donc débattus à l'occasion du séminaire prévu ce samedi à Blida.