Hier, aux environs de cinq heures du matin, les riverains de la station balnéaire de Mers El Hadjadj (50 km à l'est d'Oran), ont été surpris par ce que les initiés appellent « un énorme crash » qui a plongé toutes les wilayas de l'Ouest dans le noir. Selon des informations internes à Sonelgaz, la région Ouest est alimentée par deux centrales électriques, celle de Mers El Hadjadj, qui, nous fait-on savoir, est d'une capacité de production de 5x180 Mégawatts et une autre à Tiaret. Ce « crash », nous dit-on, a provoqué un « black-out » total, qui a touché toutes les régions de l'ouest du pays, de Aïn Defla à Tlemcen, en passant par Relizane, Mostaganem et Aïn Témouchent. Une tentative d'alimenter la région par la centrale de Tiaret s'est révélée impossible car, dira notre source, « l'offre est largement en deçà de la demande ». La région centre n'a été que partiellement touchée par ce « crash », car, ajoutera notre interlocuteur, l'alimentation électrique des régions se fait en fonction d'un système appelé « îlotage ». C'est un découpage par îlots indépendants qui isole les régions les unes des autres et qui a l'avantage d'éviter un « bug » national comme celui de février 2004, où, par effet de dominos, tout le pays a sombré dans le noir. Au niveau local, des bribes d'informations sont fournies par des agents de Sonelgaz pour expliquer ces coupures récurrentes tantôt par la vétusté du réseau électrique ou encore, nous dira un technicien, d'ailleurs sans trop de conviction, « le mélange de l'humidité avec des particules de poussières constitue un conducteur d'énergie qui crée des bugs qui font sauter le réseau de temps à autre en période de grandes chaleurs ». En effet, dans certaines localités, l'énergie électrique a été rétablie pour un moment (Arzew, Bethioua...), mais aux environs de 10h45, une autre coupure, qui a duré jusqu'à 13h15, a provoqué moult désagréments aux habitants des régions suscitées, qui suffoquent sous une chaleur de plomb, mais aussi aux commerçants et autres artisans dont les pertes semblent se chiffrer par dizaines de milliers de dinars, pour ne pas dire plus. En effet et à titre d'exemple, un artisan boulanger de la ville d'Arzew nous confiera qu'il s'est débarrassé d'une quantité de pâte équivalente à une fournée de 1 200 baguettes de pain et de 30 000 dinars de glaces. Ceci dit, concernant les produits surgelés, actuellement en vente un peu partout à travers le pays, un vétérinaire nous confiera que les « coupures provoquent ipso facto une rupture de la chaîne de froid. Ce qui induit incontestablement des risques graves sur la santé des consommateurs ». A Oran, de nombreux commerçants n'ont pas manqué de manifester leur ire quant à ces coupures intempestives et fréquentes qui, non seulement malmènent leur activités commerciales, mais détériorent leur matériel. Au milieu de l'après-midi d'hier, le rétablissement de l'énergie électrique n'était toujours pas fait pour certaines wilayas de l'Ouest. Toutes nos tentatives pour avoir une information officielle auprès de la centrale électrique de Mers El Hadjadj (pourvoyeuse principale de l'énergie), de la région transport électricité de Gambetta (Oran) ou même de la direction générale de Sonelgaz à Alger ont été vaines. Le numéro du téléphone/fax communiqué à la presse (021 72 26 79) ne répondait pas.