Deux comités de quartier, à savoir Ramli 1 (bidonville) et Casnef, auxquels s'est ajouté le comité de Gué de Constantine Centre ont procédé, durant toute la journée d'hier, à la fermeture du siège de l'APC. Cette nouvelle action, selon le président du comité du Casnef, Sadek Benhlima, fait suite au non-aboutissement des revendications soulevées par les comités lors du rassemblement de lundi qui a eu lieu dans l'enceinte même de l'APC. « Si les autorités n'apportent pas de solutions convaincantes à nos doléances, nous irons jusqu'à demander le départ de l'exécutif communal », a-t-il averti. Interrogés à ce sujet, plusieurs autres protestataires se sont dits favorables à cette option. Pour rappel, les résidents du bidonville Ramli I ont réinvesti les lieux au sujet d'un « grand flou » entourant un projet de 520 logements destinés à leur relogement. Ce baraquement doit être rasé dans le cadre du projet de l'autoroute Est-Ouest. De leur côté, les habitants de Casnef sont venus réclamer la régularisation, toujours en instance, de leur situation en tant qu'acquéreurs de lots de terrain situés dans le même quartier. Par ailleurs, les contestataires ont exigé la présence du wali délégué de Bir Mourad Raïs. « Le wali délégué a appelé à une réunion avec les présidents des trois comités de quartier. Nous avons refusé son offre parce que ce procédé a déjà montré ses limites à maintes reprises », a ajouté notre interlocuteur. La mobilisation s'est renforcée par rapport au rassemblement de lundi. En effet, une centaine de citoyens ont occupé les lieux dans le calme, attendant la moindre réaction des responsables, notamment le wali délégué de Bir Mourad Raïs. Le bâtiment de l'administration abritant le bureau du président d'APC était fermé. Aucun incident n'a été enregistré, ont insisté nos différents interlocuteurs. La présence des éléments de la police était très discrète. Par ailleurs, un troisième comité de quartier - Gué de Constantine Centre - a intégré le mouvement de protestation. Son président, Ali Benhlima, a expliqué que les habitants de son quartier, notamment les jeunes chômeurs, sont venus réclamer la réouverture du marché sis au centre de la commune. « Cette structure commerciale est fermée depuis une année. Vu le chômage qui ne cesse de prendre des proportions inquiétantes parmi les jeunes de la commune, nous demandons la récupération du marché par l'APC au profit des sans- emploi », a-t-il précisé. Selon lui, l'APC a dégagé toute responsabilité concernant la gestion de cette structure arguant le fait que le marché en question dépend de la wilaya. Plusieurs autres citoyens ont pris part à cette action de protestation pour différentes raisons. Parmi eux, Bazizi Si Tahar qui se dit « sinistré » du séisme du 21 mai 2003. Responsable de 5 âmes, il vit dans une tente installée à côté du siège de l'APC. « Les responsables de la commune me voient chaque jour vivre le calvaire dans cette tente de fortune sans qu'ils daignent faire quelque chose, pas même l'octroi d'un chalet pour abriter mes petits enfants et leur mère », a-t-il regretté. Dans l'après-midi, les protestataires ont barricadé la route de la gare menant vers Blida, tout en exigeant la présence du wali délégué. Ce dernier a finalement accédé à leur demande. A l'heure où nous mettons sous presse, indique un délégué, l'axe routier a été rouvert et les représentants des protestataires sont toujours en réunion avec le wali délégué de Bir Mourad Raïs.