Un sit-in a été observé durant la journée d'hier dans l'enceinte même du siège de l'APC de Gué de Constantine par les comités des quartiers Ramli 1 (bidonville) et Casnef. A l'origine de cette colère, expliquent les représentants des 780 familles occupant le bidonville Ramli 1, « le grand flou » qui entoure le projet de la construction de 520 logements. Tout a commencé le 4 avril dernier, lorsque le ministre des Travaux publics a annoncé, lors d'une visite d'inspection, un projet de 520 logements destinés au relogement des habitants du bidonville en question. Il faut préciser à ce sujet que l'assiette qui sera dégagée sera touchée par le projet de l'autoroute Est-Ouest « actuellement à l'arrêt à cause de ce baraquement », ont-ils souligné. « Au lendemain de cette annonce, nous nous sommes présentés au président de l'APC. Ce dernier nous a fait comprendre qu'il n'a aucune information au sujet de ce projet », a expliqué le président du comité de ce bidonville, Messaoud Nouichi . « Nous avons, à maintes reprises, exprimé nos doléances à l'APC quant aux conditions inhumaines dans lesquelles nous vivons quotidiennement. Cette dernière continue de faire la sourde oreille », a ajouté un membre du comité. Selon lui, le bidonville ne cesse de connaître de nouveaux arrivants. Par ailleurs, d'autres membres du comité ont fait savoir que les services de l'APC ne leur délivrent plus les cartes de résidence. « Pourtant, lors des élections locales, ce même président d'APC a sollicité nos voix et maintenant il nous renvoie comme des malfrats », a lâché l'un des protestataires en exhibant sa carte nationale où est mentionné son adresse, quartier Ramli, en l'occurrence. Les membres du comité sont unanimes à demander aux plus hautes autorités du pays de diligenter une commission d'enquête pour tirer au clair la situation, jugée dramatique, dans laquelle ils vivent. Par ailleurs, les représentants du comité Es Salam, du quartier Casnef, ont pris part à ce rassemblement pour exiger la régularisation de leur situation en tant qu'acquéreurs des lots de terrain situés dans le même quartier. Selon les protestataires, un programme de distribution de 196 parcelles de terre a été arrêté par l'APC au début des années 1990. Le président du comité, Sadek Benhlima, qui a qualifié l'APC de « marché noir du foncier », a fait savoir qu'une première tranche a été livrée, alors que la deuxième est toujours en instance. Toutefois, notre interlocuteur a tenu à dénoncer les travaux consistant à remblayer la partie partiellement achevée des 120 logements abandonnés depuis 5 ans. Les habitants, qui attendent leur régularisation, déclarent redouter un éventuel « squat » de ces terrains situés aux alentours du chantier des 120 logements. Le président de l'APC, M.Touati était, pendant toute la journée d'hier, inscrit aux abonnés absents.