Le secteur mobile n'est pas dominé par l'opérateur historique. Ce qui est considéré, selon les rédacteurs, comme une situation peu courante comparativement aux expériences enregistrées en termes d'ouverture du secteur des télécommunications dans d'autres pays. Le secteur algérien des télécommunications connaît depuis le début 2004 une activité sans précédent avec la vente de la deuxième licence privée de téléphonie mobile après plusieurs années de stagnation. C'est ce qui ressort du rapport élaboré par la mission économique de l'ambassade de France à Alger. Les rédacteurs de ce rapport ont souligné que “les pouvoirs publics préoccupés par le développement du secteur privé, notamment de la téléphonie mobile, ont réussi à dynamiser un secteur jusqu'à présent paralysé par le monopole public”. Et d'ajouter : “Si la croissance du nombre d'abonnés au service mobile des trois opérateurs Djezzy, Nedjma et Mobilis est très élevée, la téléphonie fixe peine encore à décoller et reste en dessous des standards régionaux.” Les pouvoirs publics ont adopté, selon ces rédacteurs, une politique volontariste pour transformer les opérateurs historiques fixe et mobile en sociétés modernes capables de rivaliser avec le secteur privé dans la perspective d'une privatisation afin de combler ce retard. En 2000, le gouvernement algérien a mis en œuvre un calendrier de réformes se fixant pour objectif d'introduire la concurrence dans ce secteur et mettre au standard international son secteur public de télécommunications tant sur la qualité et la diversité de l'offre que sur l'amélioration du service universel, rappellent-ils. Ce calendrier de réformes a permis, selon la même source, la vente de plusieurs licences mobiles, VSAT, GMPCS, et fixes et devrait aboutir à l'ouverture du capital d'Algérie Télécom et de ses filiales. Le gouvernement a redéfini, notamment l'environnement institutionnel et réglementaire en déléguant au ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication la conduite de ce calendrier de réformes. Cette réforme, qui prévoyait dès son lancement l'ouverture progressive de tous les segments du marché à la concurrence, a permis la création en 2001 du premier opérateur privé de télécommunications mobile, Orascom Telecom Algérie sous la marque commerciale Djezzy et du second opérateur privé fin août 2004, Wataniya Telecom Algérie sous la marque Nedjma. Deux licences VSAT ont également été attribuées courant 2004 à Djezzy et à un consortium composé du monégasque Divona Telecom et de l'algérien Kpoint com. L'ouverture du capital de l'opérateur public représente la dernière marche de ce calendrier de réforme. Cette privatisation, maintes fois annoncée, n'a cependant toujours pas été lancée. Les rédacteurs de ce rapport ont relevé, par ailleurs, que “le secteur mobile n'est pas dominé par l'opérateur historique”. Ce qui est considéré, selon les rédacteurs, comme une situation peu courante comparativement aux expériences enregistrées en terme d'ouverture du secteur des télécommunications dans d'autres pays. Généralement, c'est l'opérateur historique qui est dominant, tel est le cas, par exemple, au Maroc, en France ou en Tunisie. Le réseau de téléphonie de l'opérateur public connaît depuis juillet 2004 un important développement. De nouveaux objectifs ont été fixés afin d'atteindre d'ici 2008 une capacité de près de 7 millions de lignes, de 3 millions d'abonnés à l'ADSL et de 6 millions d'abonnés au téléphone mobile. Les investissements financiers seront réalisés en priorité à la boucle locale radio pour la téléphonie fixe et au développement de la couverture GSM de sa filiale Mobilis ainsi qu'au service permis par l'utilisation de nouvelles technologies tel le GPRS (opérationnel depuis le début de l'année 2005). Le chiffre d'affaires du groupe est passé de 21 milliards de DA en 2000 à 90 milliards de DA en 2007. Algérie Télécom projette d'investir environ 2,5 milliards de dollars d'ici 2010. L'opérateur privé, Orascom, est présent en Algérie depuis le 11 juillet 2001, date à laquelle, avec une offre de 737 millions de dollars, il a remporté le marché concernant l'attribution d'une seconde licence GSM. Le réseau d'OTA (Djezzy) est opérationnel depuis le 15 février 2002. L'investissement réalisé jusqu'à présent pour le déploiement du réseau, non compris le coût de la licence, est estimé à environ 1 milliard de dollars mi 2004, OTA a obtenu une licence VSAT pour 2 millions de dollars. Aujourd'hui, le réseau d'OTA compte plus de 14 millions de clients, dont 90% ont souscrit des formules dites prepaid. L'opérateur koweitien Wataniya a remporté la troisième licence de téléphonie mobile en janvier 2004 pour 421 millions de dollars. Nedjma, marque commerciale de WTA, a débuté son exploitation commerciale le 25 août 2004 et compte à ce jour, plus de 5 millions d'abonnés. Les investissements prévus pour atteindre une couverture des axes principaux et des villes de plus de 20 000 habitants s'élèvent à environ 1 milliard de dollars.Le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication a annoncé, en septembre 2006, le lancement d'une licence de quatrième génération UMTS ; une étude avait été menée pour le choix technologique de cette prochaine licence d'exploitation. En définitive, l'autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a émis en juin 2008 un appel à manifestation d'intérêt dans le cadre du lancement du processus d'octroi de licences de téléphonie de troisième génération. Les offres sont en cours d'examen. F. M.