Un désastre écologique, dont aucun bilan officiel ne rendra compte : un millier d'hectares de forêts et de vergers, selon certains, détruits entre samedi et lundi derniers sur les deux versants de la montagne de Lakhdaria à Kadira. Notre déplacement avant-hier au chef-lieu de daïra, à 45 km au nord de Bouira, nous a permis de juger l'ampleur du sinistre et des dégâts qu'il a causés. En effet, c'étaient Tiliouine, Sidi Abdelaziz, Oued El Hadj, Sidi El Mahdi, Ouled Ali, Chaâbet, Attoucha, Begas... qui forment le douar de Beni Khalfoune, qui ont été la proie des flammes. Alors que nous rentrions avant-hier vers 17h, le feu attaquait le sommet de la montagne à hauteur de Hazama.Au lieu dit Zbarbora, 4 km à l'est de Lakhdaria, lieu considéré comme le plus touché par l'incendie, et où nous nous sommes rendus, le feu a fait de groravages. « Je possède 24 ha d'oliviers », raconte Salah le propriétaire d'une ferme à moitié détruite par le feu. « Tout a brûlé, y compris les 140 bottes de foin que j'ai stockées devant la maison. » Les familles Boualemallah, Djennadi, Sellam, Fekar et tant d'autres voisins à Salah, auraient, selon lui et selon d'autres témoins, vu une grande partie de leurs vergers d'oliviers, figuiers, amandiers, néfliers et de leur demeure dévorée par le feu. Des dégâts ont été, selon les mêmes sources, causés à des ruches et à un poulailler. A la sortie est de Lakhdaria, on nous a montré l'emplacement des tentes qui ont servi à abriter, il y a trois jours, le poste de commandement. Pour quel motif ? A-t-on repéré dans les parages quelques groupes de terroristes, ou de bandits ? La sûreté de daïra, malgré sa bonne volonté, n'a pu nous fournir le moindre indice pour notre enquête. L'hôpital non plus n'a pas pu nous aider dans notre travail. Alors que nos sources affirment que le service des urgences n'a pratiquement pas désempli ces derniers jours d'asthmatiques et de cardiaques se plaignant de problèmes respiratoires, le médecin généraliste interrogé a déclaré à ce propos n'avoir eu connaissance d'aucun cas. Quant aux responsables de cette structure que nous avons demandé à voir, ils étaient tout bonnement absents cet après-midi. Vers 15 h, une brise s'est levée permettant à la température, qui était restée jusque-là infernale, de se radoucir un peu.