De plus en plus de voix s'élèvent au centre postal d'Aït Yahia Moussa contre la lenteur des services fournis ces derniers temps. Les vieux retraités et ceux qui perçoivent des pensions en tous genres restent les premières victimes d'une telle situation qui ne fait que se compliquer. En fait, pendant les périodes de versement des pensions et les fins de mois, l'affluence du public au centre est hors du commun. A l'origine de cette anomalie, le fait que cet établissement est l'unique service postal encore opérationnel au niveau de la commune. Depuis que le climat d'insécurité a gagné la région, tous les bureaux de poste aux villages ont été fermés par crainte d'attaques terroristes, à l'image des bureaux d'Iâllalen, Aït Rahmoune et Tachtiouine. Cette donne a poussé ainsi les autorités locales à limiter les services postaux à l'unique centre du chef-lieu de la commune qui est le seul à être sécurisé. Cette décision n'est pas sans avoir des répercussions sur la fluidité des opérations et la satisfaction des habitants de la région qui affluent quotidiennement à ce service. Les veuves et filles de chahid sont les premières à faire les frais d'une situation qui, paraît-il, dépasse tous les responsables locaux. Il est à préciser qu'aux villages d'Aït Yahia Moussa, qui furent le bastion de la guerre de Libération nationale, on recense un nombre important de veuves de chahid. Ces dernières, lorsqu'elles se présentent au centre postal pour percevoir leurs pensions, sont confrontées au problème du manque d'argent et parmi elles, il y a celles qui font le va-et-vient pendant plusieurs jours, comme cette vieille qui avoue avoir visité le guichet pendant dix jours sans parvenir à toucher son dû. La distribution du courrier connaît aussi des perturbations.Les villageois doivent se rendre au chef-lieu de la commune pour récupérer leurs lettres et l'égarement du courrier est fréquemment signalé. Les responsables du centre postal, chaque fois qu'ils sont interpellés, disent que le problème les dépasse.