Ils étaient 5 jeunes Algériens âgés de 22 à 27 ans à avoir été surpris par la police algérienne des frontières à bord de 2 navires de marchandises à quai à Annaba. Les 2 navires en provenance d'Alger devaient prendre la mer ce jeudi à destination de la France. Les 5 jeunes, 2 natifs du Centre et les 3 autres de Annaba, se voyaient déjà sur les quais de Marseille. Ils n'avaient pas imaginé un seul instant que les temps ont changé avec cette circulaire du ministère algérien de l'Intérieur imposant à ses services de procéder, à compter du 1er juillet 2004, à des contrôles rigoureux de tout navire en partance ou en provenance des pays d'outre-mer. Particulièrement les 2 jeunes d'Alger qui, après avoir réussi à tromper la vigilance de la police maritime du port de la capitale, étaient certains en arrivant à Annaba que la chance leur avait souri et qu'ils rejoindraient leurs camarades quelque part dans un pays européen. Ils ne se doutaient pas qu'à quelques encablures, 3 autres de leur âge habitant la cité Boukhadra (Annaba) venaient d'accéder à une des soutes d'un autre navire du quai Nord de Annaba. Tous les cinq avaient une seule idée : fuir l'Algérie où leur avenir paraissait bien sombre et partir vers n'importe quel pays d'Europe. Mais c'était compter sans la vigilance des policiers de Annaba. Appliquant de manière stricte la nouvelle circulaire, les policiers avaient tenu à passer au peigne fin le moindre recoin des 2 navires. C'est ainsi qu'ils surprendront simultanément les 5 jeunes à la tête pleine de rêves d'aventures et de richesses. Rêves qui s'achèveront brusquement avec l'apparition des hommes en bleu. Avant de tenter cette escapade risquée, les 5 jeunes avaient bien tenté d'obtenir un visa, en vain. « A chaque fois, la réponse était négative » auraient-ils expliqué aux policiers qui les avaient interrogés. A défaut de Marseille et de sa Cannebière, ils s'en iront rejoindre penauds les geôles du commissariat du port avant d'atterrir devant le procureur de la République près le tribunal de Annaba. Ils achèveront leur court périple à la maison d'arrêt de Annaba où ils ont été placés après leur mise sous mandat de dépôt en attendant de comparaître à la barre sous diverses accusations dont la tentative d'émigration clandestine.