Rien ne semble arrêter les jeunes dans leur désir de braver la mort pour rejoindre l'Europe. Mardi soir, les services de police du port d'Alger ont fait avorter une opération d'émigration clandestine à destination de l'Italie. Agissant sur la base d'informations, les policiers sont intervenus à temps, au moment où un navire chargé de verre devait larguer ses amarres pour prendre la mer pour une traversée de plus de 36 heures. Une fouille minutieuse à bord a permis la découverte de 16 personnes, des jeunes âgés entre 18 et 35 ans, cachés dans des remorques spéciales scellées avant leur embarquement par les services des douanes. Les 16 candidats à l'émigration clandestine ont été présentés mercredi matin au parquet d'Alger. Les services de police sont, selon nos sources, en train de poursuivre leur enquête pour déterminer le circuit emprunté par les jeunes harraga et surtout situer les responsabilités dans cette opération. Pour nos sources, celle-ci a avorté du fait de la surveillance particulière du port d'Alger, lors de l'embarquement de la marchandise, par les services de sécurité, depuis l'affaire des 13 émigrés clandestins arrêtés à leur arrivée au Canada après une traversé à bord d'un bateau qui a duré 26 jours. Ainsi, tous les moyens sont bons pour arriver à bon port, même si c'est au détriment de la vie des candidats au voyage. Au début de mars 2007, les services des garde-côtes ont débarqué au port d'Alger 32 harraga qu'ils ont secourus alors qu'ils étaient en danger de mort au large de la côte de Ténès. Ils avaient pris le départ pour la côte espagnole à bord de petites embarcations à partir de la plage de Sidi Lakhdar, près de Mostaganem, avant de se perdre quatre jours plus tard du fait des mauvaises conditions météorologiques. De janvier au 2 mars 2008, les services des garde-côtes ont intercepté 419 harraga qui tentaient une traversée vers l'Espagne et l'Italie. L'Association de défense des droits de l'homme d'Andalousie (APDH-A) a affirmé, dans son rapport intitulé « Droits de l'homme dans la frontière en 2007 », qu'un total de 921 immigrants clandestins ont trouvé la mort en 2007 en tentant d'atteindre les côtes espagnoles à bord de petites embarcations. Sur les 921 morts, 287 sont originaires d'Afrique du Nord. Elle a noté qu'au cours des deux premiers mois de 2008, 89 immigrants clandestins sont déjà morts en tentant de gagner les côtes espagnoles à bord d'embarcations de fortune.