Les habitants de la cité Ali Younsi relevant de la commune de Oued Smar ont saisi les autorités compétentes pour qu'elles procèdent à la délocalisation d'une importante décharge implantée par un particulier au cœur même de leur cité. Ce qui les a exacerbés, faut-il le souligner, c'est l'extension démesurée de ce réceptacle de rebuts divers, aux dépens des espaces intégrés à la cité. Une visite sur les lieux, en compagnie d'un habitant, nous a permis de constater une transgression dépassant l'entendement. Les normes en matière d'urbanisme, de commerce et d'hygiène sont bafouées. Au pied du bâtiment n° 6, plus de 30 véhicules hors d'usage sont alignés sur deux rangées parallèles. « Ces épaves sont rongées par la rouille, mais leur espace intérieur est utilisé comme resserre », a indiqué notre accompagnateur. Le premier espace squatté est en forme de cul de sac. Il est délimité par des carcasses de véhicules et de containers. Des déchets solides y sont accumulés. Des supports en bois et des panneaux de clôture métallique y sont exposés. On peut aussi remarquer un lot de chaises en plastique qui seraient destinées à la location. A côté, est situé un jardin public. Il constitue le second espace squatté. A l'intérieur, les plantes ont cédé la place aux déchets solides. Des pneus usés y sont entassés par centaines. « Ni l'APC, ni la wilaya déléguée, ni l'Edeval n'ont tenté de mettre fin à cette mascarade. Pourtant les textes définissant l'intervention des autorités sont clairs », a observé un autre habitant. Mais pour mieux nous faire découvrir l'horreur, nos interlocuteurs nous ont conduits vers un autre espace squatté. Celui-ci est situé derrière la mosquée et limité par la voie ferrée. « Ce terrain qu'on peut estimer à 2 ha est un véritable atelier à ciel ouvert. Le ferrailleur s'occupe à désarticuler et à tronçonner les véhicules vétustes pour récupérer les pièces, tout en abandonnant les carcasses dans cette aire », a expliqué notre interlocuteur. En plus des préjudices engendrés par le ferrailleur, la prolifération des rats et bestioles nuisibles à la santé, la quiétude des habitants des immeubles est sérieusement compromise. Un va-et-vient des clients à bord de véhicules perturbe la sérénité des riverains. « Souvent des altercations entre le ferrailleur et ses clients éclatent. Des insultes et des obscénités sont proférées aux dépens de notre intimité », a-t-il témoigné. Aussi, d'après nos accompagnateurs, le même prévenu chasse les enfants en leur interdisant d'organiser leurs jeux dans un espace qui leur appartient ! Pour de plus amples informations, on s'est approché de l'APC de Oued Smar. Selon le deuxième vice-président de l'assemblée, en l'occurrence Yacine Talah, l'APC est au courant de la requête des habitants de la cité Ali Younsi. « Le cas du ferrailleur ne date pas d'aujourd'hui. Celui-ci exerce une activité parasitaire en squattant les espaces publics. Il a amoché la localité avec ses rejets solides. Néanmoins, la requête adressée aux autorités constitue un acte appréciable », a-t-il reconnu. Mais concernant les dispositions à prendre par les autorités, cet élu, après avoir contacté le président d'APC, a déclaré que le dossier a été transmis au wali délégué de la circonscription administrative d'El Harrach. Le secrétaire général de la même APC a confirmé ce fait. Selon lui, le P/APC a estimé que le cas en question est ardu. Il nécessite le concours de la tutelle. « Le P/APC n'a pas les moyens pour y faire face », a-t-il déclaré.