Le lieudit place de la Gazelle, quartier de la Colonne, à Annaba, est connu pour être le point de chute des délinquants, repris de justice, dealers et toxicomanes. Certains, camouflés en revendeurs ambulants, imposent leur loi non seulement aux riverains, aux commerçants mais aussi aux passants. Munis d'épées, de sabres ou de couteaux à cran d'arrêt à la lame bien effilée, ils s'attaquent à des victimes, hommes ou femmes, qu'ils prennent le soin de cibler. Une situation devenue habituelle aux yeux de tous tant et si bien qu'hier, vers 17h, elle avait paru banale. Aux dires des riverains, les éléments de la police interviennent tardivement, offrant ainsi la possibilité aux auteurs des agressions à l'arme blanche de disparaître une fois leur acte commis. « Nous en avons assez de cette situation. Je peux vous affirmer que tout peut arriver car le citoyen, dans un souci de dignité, peut réagir violemment », a indiqué un des riverains résidant dans une ruelle où il est interdit à tout automobiliste de s'aventurer sans risquer d'être tabassé au moindre coup de klaxon. En ces lieux, la drogue est vendue et consommée au vu et au su de tous. Elle est enfouie dans les cageots des fruits et légumes entreposés à l'intérieur des couloirs des habitations. La psychose du crime a dépassé celle des agressions qualifiées de moindre mal par les habitants de la place de la Gazelle. Est-ce parce que le point de non-retour a été atteint avec une tentative d'émeutes, expression du ras-le-bol des gérants des locaux commerciaux, que les services de police et ceux de la Gendarmerie nationale ont décidé de coordonner leurs actions de prévention et de lutte contre le banditisme ? « Nous vous assurons qu'une lutte implacable et quotidienne sera menée contre tous ceux qui, par leur comportement, propos et faits tenteront de nuire à l'ordre public. Les marchés anarchiques seront éliminés, y compris celui de la place de la Gazelle, où le plus grand nombre d'agressions et de vols ont été enregistrés. Les délinquants, repris de justice et toxicomanes seront systématiquement pourchassés jusqu'à leur éradication », a indiqué un des responsables de la sûreté de wilaya de Annaba. L'opération a été planifiée pour, selon le même interlocuteur, supprimer le titre peu élogieux de Annaba deuxième wilaya après Alger à être confrontée au problème du banditisme.