Qui, y compris dans les régions voisines, ne connaît pas le quartier dit Mersis, où s'échangent et se vendent tous les produits, fruit des rapines et des agressions. C'est un lieu où, quotidiennement, se rencontre toute la pègre de Annaba, caïds et dealers de drogue. Se vendent aussi les portables, auto-cassettes, chaînettes et autres objets, produits des vols à l'arraché, à la roulotte, par effraction. Ils sont des dizaines de délinquants et repris de justice à offrir quotidiennement à des receleurs attitrés les fruits de leurs actes délictuels commis la veille. Une véritable cour des miracles à laquelle l'honnête citoyen ne peut accéder sans risquer d'être victime d'une agression ou tout simplement dépouillé de ce qu'il porte comme effets vestimentaires. Certes, les services de police ont multiplié leurs sorties. Mais, c'est comme si ces délinquants ont des relais qui les informent d'une descente ou d'une rafle. Les habitants des quartiers riverains s'impatientent de voir leur mal prendre fin, à l'image de leurs voisins du Champ de Mars distants d'une centaine de mètres. Ces derniers ont, en effet, exprimé un ouf de soulagement ce mercredi à la vue de l'important dispositif de police et d'agents de la commune. Il avait été mis en place tôt le matin sur ce site névralgique du centre urbain de la commune chef-lieu de wilaya. Plusieurs groupes de délinquants y avaient élu domicile et, sous le couvert de vendeurs ambulants ou à la sauvette, imposaient leur loi aux passants. Particulièrement les femmes et les personnes âgées contraintes et forcées de remettre à leurs agresseurs leurs biens personnels. Les agresseurs utilisaient des hachettes, des couteaux à cran d'arrêt et de boucher, des sabres et des épées, des bombes lacrymogènes. Hier, à la grande joie des centaines de familles qui y résident, la cité du Champ de Mars a repris des couleurs. Joie d'autant plus grande que les agents des services de la commune sur place procédaient à l'enlèvement des tas d'ordures à l'origine des odeurs nauséabondes et à redonner vie aux espaces verts existants.