Le désarroi et l'inquiétude sont à leur comble parmi les commerçants exerçant à l'entrée de la rue Didouche Mourad. Depuis des mois, l'insécurité qui y règne fait craindre le pire aux propriétaires et gérants des locaux commerciaux et de services. Malgré la présence permanente d'une patrouille de police non loin, le passage reliant la place du 1er Novembre (la brèche) à celle de Treveney Auguste où se trouvent les anciennes galeries, concentre un nombre important de délinquants et de repris de justice notoires venus des quartiers de la partie basse de la ville et même des cités limitrophes comme El Menia, Boudraâ Salah et Benchergui. Des commerçants affirment que bien avant l'arrivée des agents de l'ordre vers 9h, des femmes se font agresser par de jeunes voyous qui rôdent dans les parages. « Malgré toutes nos tentatives, nous restons impuissants face à des énergumènes qui ne craignent même pas les agents de la police », nous révèle avec une certaine amertume le gérant d'un magasin de prêt-à-porter pour femmes. Notre interlocuteur nous affirme avoir affaire à des dizaines de tentatives de vol et d'agression dans son magasin de la part des repris de justice qu'il affirme bien connaître. « Cela fait longtemps qu'ils sont là. Nous avons beau les dénoncer aux services de l'ordre mais sans résultat. » Selon les commerçants, les malfaiteurs opèrent suivant une stratégie bien étudiée. Ils se placent toute la journée devant les magasins et contrôlent les mouvements de leurs victimes qu'ils guettent à la sortie comme des vautours. Alors que certains attirent les femmes en jouant aux commerçants ambulants, d'autres profitent d'un moment d'inattention pour leur arracher un sac, un collier ou un téléphone portable. « Le lieu est devenu une véritable jungle », reprend un autre commerçant qui avoue avoir pris plusieurs délinquants la main dans le sac. Ce bras de fer dure déjà depuis de longues semaines et commence à prendre des proportions alarmantes durant l'été où la foule est importante dans un espace réduit avec la présence de certains vendeurs parasites. Ces derniers n'hésitent pas à squatter la voie publique au-delà de 17h30, après la fin du service de la patrouille de police, rendant ainsi difficile l'accès aux commerces et même aux immeubles du quartier où se trouvent des agences immobilières et d'autres locaux de services. Les commerçants de la rue Didouche Mourad, dont certains projettent de développer des projets pour animer l'activité commerciale et créer des emplois, nous ont fait part de leur crainte face à une montée inquiétante de la délinquance, surtout que ces marchands ambulants, qui prennent les entrées d'immeuble comme dépôt de marchandises, sont en réalité des revendeurs de kif et de barbituriques. Outrés par les agissements qui transforment la rue Didouche Mourad en un passage à haut risque, les commerçants sollicitent une action urgente du wali et des responsables de la sûreté de wilaya par un renforcement des brigades de contrôle à l'entrée des lieux pour mieux protéger le citoyen et sauvegarder l'image de marque de la ville.