Al Zarqaoui, en parfait ignorant de la réalité algérienne, a pris pour argent comptant les accusations formulées par le GSPC à l'encontre des deux diplomates algériens. Le chef du groupe d'Al Qaîda en Irak, Abou Moussab Al Zarqaoui, a annoncé, hier, à travers un site internet, l'exécution des deux diplomates algériens enlevés jeudi dernier à Baghdad, Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi. L'ancien délinquant de la banlieue de Amman, capitale de la Jordanie, propulsé « émir » en Irak par l'organisation terroriste d'Oussama Ben Laden, a mis en pratique sa menace de mort malgré les nombreux appels lancés en faveur de la libération des deux fonctionnaires algériens. Quelques heures après la revendication par le groupe d'Al Zarqaoui du rapt, les autorités religieuses d'Irak, du Pakistan et d'Algérie s'étaient, rappelle-t-on, associées à la société civile et à la classe politique algériennes pour condamner l'enlèvement et demander la remise en liberté de Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi. Les chefs des principales tribus irakiennes se sont, pour leur part, mobilisés pour aider le gouvernement algérien à faire libérer ses diplomates. Leurs représentants ont d'ailleurs effectué le déplacement à Amman - où était envoyée une équipe d'experts algériens pour retrouver la trace des otages - afin de témoigner de leur solidarité avec l'Algérie et marquer leur désaveu quant au rapt perpétré par la bande criminelle dirigée par Al Zarqaoui. Toutefois, la mise en œuvre par le chef du groupe d'Al Qaîda en Irak de sa menace portant sur l'exécution des otages ne surprend pas. Le lâche assassinat de Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi prouve avec force détails qu'Al Zarqaoui et sa bande de criminels ne sont pas motivés par des considérations politiques, éthiques ou religieuses. L'exécution abjecte des deux diplomates algériens, dont le pays s'est de tout temps tenu aux côtés du peuple irakien, révèle aussi que le chef d'Al Qaîda en Irak ne peut se prévaloir de faire partie de la résistance irakienne. Les preuves attestant de la nature barbare et, surtout, du caractère irrationnel et fluctuant de la matrice idéologique d'Al Qaîda ne manquent pas. Al Zarqaoui, qui avait invoqué, samedi dernier, le prétexte du non-respect par l'Algérie de l'ultimatum donné par son groupe pressant les représentations diplomatiques étrangères de quitter Baghdad pour « motiver » l'enlèvement de Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi, est allé finalement puiser dans l'argumentaire du GSPC, un mouvement terroriste algérien qui a flirté, depuis sa création, avec une kyrielle de services de renseignements étrangers, pour « justifier » l'exécution des deux otages. Ce glissement au niveau de l'argumentaire du discours d'Al Zarqaoui fournit ainsi une preuve supplémentaire quant à la nature criminelle d'Al Qaîda, une organisation aux desseins destructeurs et obscurs. Al Zarqaoui, en parfait ignorant de la réalité algérienne, a pris pour argent comptant les accusations formulées par le GSPC à l'encontre des deux diplomates algériens. Une simple vérification aurait suffi à montrer que le contenu du communiqué du GSPC chargeant les deux hommes n'était que le résultat d'un montage criminel. En exécutant Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi, Al Zarqaoui a tué deux innocents. Les Algériens s'en souviendront.