La compagnie nationale de transport aérien Air Algérie a annoncé, hier dans un communiqué, l'augmentation de ses tarifs en raison de l'envolée des cours du carburant. « Cette augmentation, perçue sur les vols en provenance et en partance d'Algérie, sera supprimée dès le retour à un niveau raisonnable du prix du kérosène », précise le transporteur algérien motivant ainsi ce relèvement par la hausse continue du carburant de par le monde et le coût élevé du prix d'exploitation. Le communiqué n'exprime pas clairement jusqu'à quel seuil on peut considérer le prix du kérosène comme étant raisonnable. Si l'augmentation du coût du carburant est répercutée sur le prix du billet, elle sera supprimée dès que le cours du baril de pétrole repassera en dessous de 45 dollars pendant 30 jours consécutifs par Air France. Le kérosène est passé en tête des coûts d'exploitation des transporteurs aériens devant les dépenses de personnel. Il représente désormais quelque 20 % des coûts d'un vol. Se basant sur un prix moyen annuel à 47 dollars le baril, l'Association internationale du transport aérien (IATA) prévoit une facture pétrolière de 83 milliards de dollars en 2005, après 61 milliards de dollars en 2004. Etant donné la vive concurrence qui sévit dans l'aérien, une hausse du poste carburant force les compagnies à répercuter cette hausse sur les passagers, au risque de perdre des parts de marché, ou bien réduire leurs marges commerciales. Pour l'heure, la quasi-totalité des compagnies, à l'exception des transporteurs à bas coûts, font partager le fardeau à leurs clients en ajoutant des « surcharges carburant » au prix des billets. Les compagnies s'efforcent notamment de remplacer les appareils vieillissants par des avions moins gourmands en kérosène. Economiquement, une hausse semble justifiée mais commercialement, elle est difficile à faire accepter. Pourtant, le renouvellement de la flotte entraîne une baisse significative des coûts d'exploitation, notamment pour les postes carburant et entretien d'avion. Tayeb Benouis a toujours tenu le discours suivant pour expliquer les éléments qui influent sur le prix d'un billet : « En plus de l'envolée des cours du pétrole, il y a la parité du dinar par rapport aux devises et la parité euro-dollar. »