« Depuis 2003, chaque année ce sont 40% d'estivants de plus qui viennent, ce qui fait que cette année, à la fin août, nous ne serons pas loin de 7 millions de visiteurs. » Cet avis autorisé est du colonel Mohamed Fardeheb, directeur de wilaya de la Protection civile. Cependant, ses prévisions au départ ne tablaient que sur 6 millions d'estivants compte tenu de l'ouverture des deux nouvelles plages. En 2004, l'affluence moyenne par jour était de 96 000 personnes. Cette année, elle a largement dépassé la barre des 100 000 grâce au fait qu'il a fait moins souvent mauvais temps que l'année passée. En effet, les vacanciers arrivent de partout en nombre considérable. Cela l'est à tel point que les propriétaires de cabanons de Témouchent et d'Oran, sur les stations balnéaires les plus fréquentées, Terga et Oued El Hallouf, préfèrent désormais rentrer chez eux, en ville, les jeudi et vendredi, eux qui auparavant profitaient tout l'été de la plage. A cet égard, le week-end, en fin de journée, à l'heure du retour, ce sont des convois de voitures qui s'étirent sur des kilomètres. C'est du jamais vu sur les chemins de wilaya du littoral. Les campings sont archicombles, les hôtels le sont depuis très longtemps. Même chez les particuliers qui ont loué tout ou une partie de leurs demeures. On vient de partout particulièrement d'Oran, de Tlemcen et des wilayas de l'intérieur. Même Ahmed Ouyahia s'y est rendu en visite privée avec ses enfants pour une journée. Lui qui passait quelques jours de repos au sein d'une résidence d'Etat sur la corniche oranaise, a fait le tour des deux complexes touristiques de Rachgoun l'enchanteresse, discuté avec les propriétaires et déjeuné chez l'un d'eux. Seule ombre au tableau, particulièrement à Terga et à Oued El Hallouf, où débarquent pour l'essentiel des estivants venant de l'intérieur du pays, certains d'entre eux se comportent comme des voyous. Ce sont généralement des jeunes, venus à mobylette en groupe, qui font montre d'un incivisme et d'une incivilité méritant une réaction plus énergique de la part des gardiens de la paix. Autre gêne, mais dans une moindre mesure, celle des solariums, dont les espaces ont été concédés à des particuliers. A cela, les autorités locales rappellent que cette année, la poursuite de la mise à niveau des sites balnéaires en matière d'aménagement et d'équipement a nécessité la mobilisation de 31 972 346 DA contre 16 089 500 DA en 2004. « C'est une dépense qui doit être couverte par des recettes. Il n'est pas juste que les communes côtières connues pour être pauvres paient sans contrepartie de leurs maigres ressources pour les estivants, et ce, au détriment des besoins de leurs populations », explique le directeur du tourisme. A cet égard, à Aïn Témouchent, on rappelle que, contrairement à d'autres wilayas, c'est seulement un dixième des plages qui a été concédé. On indique cependant que ce qui a fait vraiment désordre à un moment, c'est lorsque quelques candidats à la concession non retenus avaient accaparé des espaces pour planter des solariums sauvages sur les plages du Puits, Madrid, Oued El Hallouf et Terga. « Il n'y a eu que Madagh qui a été concédé à 100%. Mais là, il n'y a nul village à côté, et puis, il faut bien rentabiliser les plus d'un milliard de centimes consentis pour son équipement et son aménagement. »Cela n'empêche que nombre d'autres estivants apprécient les solariums, des havres de paix lorsque la plage est au plus fort de la promiscuité.