Comme chaque année, les plages de Boumerdès ont commencé, dès la fin juin, à enregistrer une affluence assez consistante. Laquelle affluence va, comme à l'accoutumée, grandissante durant les deux mois de juillet et août, période des congés annuels, donc des vacances par excellence. Cela dit, ce sont les deux plages de la ville de Boumerdès qui ont connu jusqu'ici une affluence élevée, contrairement aux 16 autres plages de la wilaya autorisées à la baignade, réparties entre les 9 communes côtières du département. Cette année, un effort supplémentaire a été consenti par les autorités de la wilaya en vue de rendre le séjour des millions d'estivants qui viennent dans les plages de Boumerdès (ils étaient 10, 5 millions l'an dernier) plus agréable. En effet, une source proche de la direction du tourisme de la wilaya nous a révélé que la préparation de la saison estivale a cette fois-ci commencé très tôt. De réunions regroupant toutes les parties engagées dans le secteur du tourisme ont été tenues dès l'entame de l'année en cours. Lesquelles rencontres ont abouti à la décision de l'octroi d'une somme de 50 millions de centimes à chaque commune côtière en vue de procéder au nettoyage et à la réhabilitation des lieux. Des APC, comme celle de Boumerdès, ont dû puiser dans leur propre trésorerie pour épaissir cette somme et engager des entreprises, afin de mener à bien l'opération. Les plages ont ainsi pu être débarrassées de la quasi-totalité des ordures qui les envahissaient au grand plaisir des estivants. Cependant, la mission est loin d'être totalement accomplie pour ceux qui ont la charge de réhabiliter le tourisme, puisque énormément de choses restent à faire. « A chaque fin de saison, un bilan est établi pour situer les insuffisances en vue d'y remédier. Ce qui nous permet d'améliorer la situation chaque jour un peu plus », nous dit notre interlocuteur. Cette année, on a insisté sur l'hygiène afin d'assurer au mieux la sécurité des estivants. En témoigne, la constitution d'une commission composée de représentants de tous les services concernés par le bien-être des estivants (services de la santé, Protection civile, tourisme, commerce…) et qui fait des missions d'inspection et de contrôle tous les deux jours dans les 18 plages du département autorisées à la baignade. Sans être totalement expurgées de la pollution, les plages des communes de Boumerdès, Corso et Zemmouri connaissent une nette amélioration sur le plan hygiénique depuis la mise en service du réseau d'élevage et des stations d'épuration des eaux usées. Bien que traitées, l'oued Tatareg déversant ces eaux dans la mer en parcourant la plage centrale de Boumerdès, sous le nez des estivants, n'est pas agréable à voir. Les services du transport de la wilaya se sont eux aussi mis de la partie en agréant notamment des transporteurs saisonniers pour des lignes non desservies régulièrement ou qui enregistrent un déficit en moyens de transport. L'exploitation privée pour de meilleures prestations Dans le souci d'améliorer les conditions d'accueil de certaines structures privées, les autorités ont accordé à celles-ci la possibilité d'exploiter une partie des surfaces attenantes aux établissements hôteliers ou de camping. Ainsi, a-t-on, « autorisé les exploitants des complexes Adim et Farès de Zemmouri et l'Albatros qui vient d'ouvrir à Corso à aménager, à leur charge, de petites parcelles autour de leurs établissements où ils peuvent assurer la continuité du service à leurs clients jusque sur les plages. Pas besoin donc qu'un vacancier revienne dans sa chambre ou dans la cafétéria de l'hôtel pour une glace ou une boisson, puisqu'il peut être servi sur place », nous explique-t-on. Près de 100 km de côte, avec 18 plages (sur les 35 dont dispose le département) autorisées à la baignade et uniquement 6900 lits pour l'hébergement. Des places qu'offrent les 10 établissements hôteliers et les 09 campings dont dispose la wilaya pour l'hébergement des vacanciers. Ce qui est insignifiant devant le flux d'estivants qui viennent chaque année dans cette région. Insignifiant parce que ne répondant pas à toute la demande des différentes couches sociales. Les tarifs appliqués par les complexes touristiques et les hôtels de la ville de Boumerdès n'étant pas accessibles aux « petits vacanciers aux petites bourses ». Et la majorité des campings appartenant aux différentes entreprises, donc réservés à leurs employés. Car il n'y a ni auberges ni simples petits hôtels à Boumerdès. Ce qui représente en soi une négligence pour des pans entiers d'estivants. Une situation qui met Boumerdès dans l'impossibilité de recevoir des touristes en dehors de ceux résidant dans la région. Des projets pour remédier aux insuffisances Conscients de ces manques, les responsables locaux, dont le directeur du tourisme, M.Mechri, disent œuvrer dans le sens d'attirer le maximum d'investisseurs dans le département. « Les portes de la direction sont ouvertes toute la semaine et les investisseurs potentiels trouveront toutes les facilités et l'assistance nécessaire à la concrétisation de leurs projets au niveau de notre wilaya », déclare ce dernier. Cette contrainte sera certainement levée lorsque seront réalisées les quelque 10 zones d'expansion touristique prévues dans la wilaya. En effet, à Boudouaou El Bahri, Boumerdès, Seghirate, Legata, Zemmouri, Takdempt, Dellys et Afir, soit dans tous les coins du littoral du département, de l'est à l'ouest, sont prévues des ZET dont les études de réalisations « ont considérablement avancé et sont au stade final pour la quasi totalité ». Celle de Zemmouri, dont les études de l'aménagement ont été confiées à un bureau d'études étranger, lesquelles ont obtenu l'accord unanimes des structures techniques de la wilaya. Le projet sera réalisé par le groupe saoudien Sidar. Etalée sur une surface de plus de 400ha, cette zone offrira près de 3000 lits et générera des centaines d'emplois directs, selon les prévisions des concepteurs du projet.