Comparé à celui de l'année dernière pour la même période, le nombre d'estivants sur les plages de Boumerdès durant les deux premiers mois de cet été (juin et juillet) a sensiblement diminué. En effet, il a légèrement dépassé les 3,6 millions tandis qu'il avoisinait les 6 millions l'année passée. Durant tout le mois de juin dernier 500 000 estivants seulement ont fréquenté le littoral de la wilaya de Boumerdès long de quelque 100 km et disposant de 18 plages autorisées à la baignade. Les prévisions des services de la Protection civile de la wilaya estiment que le chiffre global des estivants durant cet été dépassera les 6 millions. Un chiffre qui demeure loin des 10,5 millions de l'an dernier. Plusieurs facteurs sont à l'origine de ce manque d'intérêt pour la détente au bord de la mer, selon des citoyens de la région interrogés à ce sujet. Beaucoup pensent que la persistance du terrorisme dans la région et la reprise des attentats à la bombe dans les espaces publics ont dissuadé les citoyens de se rendre dans des endroits très fréquentés. Mais il y a aussi les conditions météorologiques qui « sont moins favorables que l'année dernière ». « Cette année, durant tout le mois de juin, il a fait frais et durant le mois de juillet la mer a beaucoup été agitée », dit un élément de la Protection civile. D'autres citoyens pensent que « le pouvoir d'achat est si bas que l'Algérien ne peut plus se permettre le luxe de dépenser pour ses loisirs ». « A chaque fois que je viens ici, j'en ai pour quelque 400 DA pour les frais de carburant, parking et parasol, sans compter la nourriture et les boissons. Et il est évident qu'un simple fonctionnaire ne peut s'autoriser cela plusieurs fois par semaine », nous a dit Slimane, un père de famille de la région de Beni Amrane. Ils sont aussi nombreux à évoquer les difficultés de déplacement. En effet, il n'est pas aisé pour les citoyens qui font usage du transport public de se rendre à la plage. « Il nous faut attendre des dizaines de minutes sous le soleil dans les endroits réservés aux arrêts de bus, et nous devons nous dépêcher de rentrer au plus vite le soir afin d'éviter le problème du transport. Cela n'arrange en rien les gens qui viennent de loin », témoignent des jeunes de Chabet El Ameur. Par ailleurs, les services de la Protection civile de Boumerdès ont enregistré 4 décès par noyade dans tout le littoral du département durant les deux premiers mois de cette saison estivale. La Protection civile a effectué, durant les mois de juin et juillet derniers, 2044 interventions et a pu sauver quelque 940 personnes d'une noyade certaine. Et elle a évacué 93 estivants vers les différentes structures de santé du département. Pour rappel, la Protection civile de Boumerdès a mobilisé cette année 250 agents saisonniers aux côtés de ses 36 éléments professionnels pour assurer une meilleure surveillance des plages. A ceux-là s'ajoutent les 4 plongeurs auxquels on fait appel lorsque l'on doit effectuer des recherches suite à des noyades. Ce corps, dont les éléments ne cessent de sensibiliser les citoyens sur les dangers auxquels ils risquent de s'exposer s'ils ne respectent pas leurs consignes, explique que les cas de noyade ont généralement lieu en dehors des horaires où les plages sont surveillées (avant 9 h ou après 19 h) ou dans des plages non autorisées à la baignade. C'est pourquoi ils appellent les estivants à plus de vigilance.