On est toujours sans nouvelles de Mohamed Ouathi. Notre confrère de France 3, preneur de son, a été enlevé dimanche soir dernier près de son hôtel à Ghaza. C'est en regagnant son hôtel à quelques dizaines de mètres du restaurant, où il venait de dîner, que l'équipe de France 3 a été agressée par trois hommes armés agissant à visage découvert. Mohamed Ouathi a été emmené de force à bord de leur véhicule alors que les trois autres membres de l'équipe, Gwenaëlle Lenoir, Michel Anglade et Franck Pairaud, ont réussi à échapper aux ravisseurs. Nous avons pu contacter l'équipe sur place qui se dit inquiète mais confiante. Une des sœurs de Mohamed Ouathi a lancé hier à la mi-journée, dans le journal télévisé de France 3, un appel pour la libération de son frère. « Je vous demande de libérer Mohamed, un homme de contact, un homme de paix. Libérez-le maintenant, au plus vite. C'est moi Rékia, sa sœur qui vous le demande, au nom de la famille, ici en France et en Algérie, son père, ses sœurs, ses frères, ses amis, ses collègues et tout le monde. On a énormément besoin de toi Mohamed », a déclaré Rékia Ouathi, visiblement très émue. La chaîne a indiqué dans un communiqué que « cet appel sera également diffusé par les chaînes de télévision palestiniennes diffusées à Ghaza ainsi que par les chaînes Al Jazira et TV5, et les radios RFI et RMC Moyen-Orient ». L'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) s'est déclarée « inquiète » du sort du preneur son. « Notre inquiétude ne cesse de croître depuis l'enlèvement de Mohamed Ouathi ». Le cas de Mohamed Ouathi paraît donc préoccupant, d'autant plus que règne, aujourd'hui, à Ghaza, un « climat d'insécurité et d'impunité », a expliqué RSF dans un communiqué. Preneur de son à la rédaction nationale de France 3 depuis 1994, envoyé spécial en Irak en 2004, Mohamed Ouathi « parle l'arabe et avait récemment pris des cours d'arabe littéraire très utile sur le terrain irakien », a indiqué la chaîne. Né le 8 août 1959, franco-algérien, il est célibataire et sans enfant. Le rapt a eu lieu peu avant le coup d'envoi du retrait israélien de la bande de Ghaza après 38 ans d'occupation, un événement historique couvert par des milliers de journalistes venus du monde entier. Une manifestation en faveur de Mohamed Ouathi a été organisée hier par les journalistes palestiniens devant les locaux de la télévision palestinienne.