Le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale continue de susciter des réactions contradictoires au sein de la société. Ali Agouni, ancien moudjahid et prisonnier de guerre, a rendu public, hier, un communiqué au nom du Parti du peuple algérien (PPA), patrimoine hérité de Messali Hadj et non reconnu par l'Algérie post-indépendance. Ali Agouni s'est ainsi exprimé par rapport au projet de charte proposé par le Président Bouteflika à référendum le 29 septembre prochain. Puisant de l'esprit des « messalistes », cet ex-détenu des milices colonialistes a indiqué : « Le PPA, conforme à son passé de combat pour la réconciliation nationale, salue cette position qui est une des conditions pour sortir le peuple algérien des crises et faire renaître une confiance, une paix et éloigner la haine entre Algériens. » Pour se positionner clairement sur le projet de charte, Ali Agouni a annoncé la réunion, prochainement, du bureau politique du PPA pour étudier le discours et le texte de la charte du Président. Il prendra, à cet effet, « les décisions qui s'imposent », dans le respect de l'intérêt du peuple algérien. Toutefois, Ali Agouni a livré ses premières impressions trouvant ainsi le projet « incomplet et qui prête à confusion ». Il a estimé que pour pouvoir transcender définitivement « les crises » qui ont secoué le pays depuis la révolution jusqu'à présent, il faudra bien faire la lumière sur les origines de celles-ci, les expliquer dans le détail, définir les paramètres et les responsabilités de tout un chacun pour, enfin, tirer les enseignements nécessaires pour les générations futures. « Il y a eu des tragédies nationales qui ont leurs racines et des causes profondes, il faut les expliquer à notre peuple et à notre jeunesse pour comprendre les erreurs commises et qui nous ont conduits à ces tragédies, que ce soit pendant la révolution, les événements de 1962, de 1988, de 1991 et les événements de la Kabylie », a-t-il soutenu. Il s'est demandé : « Comment peut-on concevoir une réconciliation nationale objective tout en écartant arbitrairement un parti politique dont le fondateur Messali Hadj, qui a été le seul, envers et contre tous, à réclamer, dès 1926, l'indépendance totale de l'Algérie ? » Ali Agouni s'est aussi interrogé sur la portée d'une réconciliation nationale qui « ne reconnaît pas officiellement le combat mené par les valeureux moudjahidine de l'ALN et du MNA contre le colonialisme ». Selon lui, pour arriver à une paix et une véritable réconciliation, il faudrait bien « instaurer un processus politique conforme aux aspirations du peuple algérien et de changer la Constitution qui est une camisole de force pour le peuple ». Aussi, il faudra instaurer « une véritable démocratie et une constituante souveraine élue par le peuple lui-même ». Le responsable du PPA (parti non agréé) a jugé nécessaire d'élargir et d'approfondir cette réconciliation à « l'histoire du mouvement national de Messali Hadj ».