On assiste ces dernières années à Tigzirt à l'afflux des estivants vers l'îlot de la station balnéaire, qui se situe à quelques centaines de mètres de la côte. Du nom berbère Tigzirt n'Daxel, cet îlot est un bout de terre de 500 m2 environ. Chaque jour, lorsque la mer est calme, plusieurs dizaines d'estivants se rendent sur cette petite île pour se baigner et admirer la beauté du site. La raison de cet afflux des visiteurs réside dans le transport que les propriétaires de barques assurent vers ce lieu. En effet, dès l'arrivée de l'été, les pêcheurs s'adonnent à cette activité de transport par embarcation, ce qui leur procure une rente supplémentaire. Plus d'une quinzaine de barque assurent à longueur de journée la traversée à raison de 50 DA l'aller-retour. La plupart des visiteurs sont des émigrés. « Je vis en France. Je viens souvent dans cet endroit que je trouve fascinant. L'eau est profonde et propre », nous dit un jeune émigré, allongé sur un rocher. L'îlot est composé de deux parties. La partie nord est formée de roches brutes d'une hauteur moyenne de 3 m et la partie sud, qui forme l'îlot, est composée de rochers couverts d'un sol brut, très superficiel, couvert de végétation à l'état rabougris. Entre ces deux parties, il existe un bassin d'une profondeur de 3 m servant d'abri aux barques. La faune et la flore de l'îlot évoluent dans un milieu très fragile. L'on retrouve des mouettes, des canards, des rongeurs et des goélands pour la faune. Des figues de barbarie en majorité, des lentisques, l'oléate, ainsi que des herbacées qui forment l'essence principale de cette minuscule île. La grande partie des estivants se rendent dans la partie nord et se baignent dans le bassin. D'autres se rendent à la partie sud, occasionnant une menace sérieuse sur la nature. Lors de notre visite, l'on a vu des ordures abandonnées sur les lieux. Une bonne partie des plantes a été piétinée, sans parler des graffitis laissés par les visiteurs. En 2003, la direction de l'environnement de Tizi Ouzou a consacré près de 420 millions de centimes pour la réhabilitation et la sauvegarde de l'îlot, notamment par la construction de murs avec de la terre sèche, l'apport de près de 110 m3 de terre fertile, le nettoyage et la densification des espèces existants. Aussi, une plaque de 2,5 m sur 1 m est érigée sur les lieux, dans laquelle le visiteur est prié de respecter les consignes et protéger l'environnement. « L'îlot ne peut accueillir tout ce monde. Il faut réglementer les choses par des mesures très strictes si l'on veut sauvegarder ce site naturel », nous dit le responsable des forestiers de Tigzirt.