Dans la wilaya de Mila, comme un peu partout ailleurs, nombreuses sont les familles qui se mettent sur leur trente et un à l'occasion de la célébration d'un mariage. L'on rivalise alors d'ingéniosité pour perpétuer le souvenir de sa progéniture appelée à convoler en justes noces. Il n'est pas question que l'aura de la famille ou du « arch » en ressente un « coup de gueule ». Ainsi donc, comme au bon vieux temps, fusils de chasse, pétards, baroud et feux de Bengale se taillent une place prépondérante au milieu de ces exhibitions ostentatoires, dont les cortèges nuptiaux savent en faire bon usage. Les processions exubérantes de carrosses flamboyants et attifées à l'excès ne focalisent que relativement l'attention, quoi qu'elles soient toujours de mise. Le clou de ces spectacles classiques provient désormais d'un autre genre de panache tant captivant que spectaculaire, à l'image d'imposantes motos rutilantes faisant majestueusement office d'escorte au cortège nuptial. Le mari et sa « dulcinée » se pavanant à l'arrière d'une décapotable, ou d'un 4X4 merveilleusement bichonné, ou encore dansant sur la placette du domicile conjugal au rythme de la zorna et du tambour sont les autres facettes des fêtes familiales que l'on étale aujourd'hui sans état d'âme. L'apparition dantesque de chevaux trottant sur le bitume dans le sillage des cortèges nuptiaux, se livrant à des démonstrations équestres sur fond de gestes hiératiques, tout comme la présence de troupes folkloriques accompagnant la procession de voitures exubérantes sont plus que jamais remises au goût du jour. La nuit de noces est l'exutoire idéal pour les proches, les amis et les invités. Très peu regardantes sur les dépenses pour la tenue d'une soirée tonitruante, beaucoup de familles ne s'embarrassent pas d'a priori quand il s'agit d'organiser une sérénade pour le prestige. Or, force est de constater que les disc-jockeys perdent progressivement du terrain au profit de troupes folkloriques locales. Les gassaba et les zarnadjis accompagnés de danseuses font un come-back remarqué dans les fêtes familiales et peuvent se targuer à présent de compter un large auditoire. L'art oratoire et la rhétorique que dirigent de main de maître des roublards « berraha » (panégyristes faisant l'éloge des mariés et leur famille pour stimuler la générosité des donneurs de billets d'argent) sont, sans conteste la cerise sur le gâteau dont raffolent les convives. Comme au bon vieux temps, quoi !