J'ai décidé, à titre exceptionnel et unique, de conférer à la ville d'Alger en tant que capitale de la France combattante, la croix de la Légion d'honneur », a déclaré, hier, le Président français lors d'une allocution prononcée à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle. Au large de Toulon, la célébration du 60e anniversaire du débarquement de Provence a permis à Chirac d'apporter un témoignage historique. « C'est à Alger, siège des institutions de la France combattante, que se reconstituaient, sur l'autre rive de la Méditerranée, face à la métropole occupée, les armes de la France », avouera-t-il. « Ce rôle si crucial et si singulier méritait, à l'évidence, d'être reconnu. » D'où la décision de conférer à la capitale algérienne la croix de la Légion d'honneur. Le Président français s'en ira alors rappeler des faits indéniables. « Le puissant effort de reconstruction, conduit depuis Alger avec le concours matériel de nos alliés, allait donner cette troupe admirable, puisant aux grandes traditions de l'armée française, où se fondront, dans un même creuset, tous les enfants de la métropole et de l'empire ». Un autre signe de cette reconnaissance est la présence de la marine algérienne à ces festivités. Le navire de débarquement et de soutien logistique Kalaât Beni-Hammad, et les bâtiments escorteurs Mourad Raïs et Raïs Corso ont participé, hier, à la revue navale de Toulon. Le Président français a décoré, parmi 21 vétérans et anciens combattants, l'Algérien Bouhenni Azzaz. Celui-ci était arrivé vendredi dernier à Toulon, en compagnie de 9 autres vétérans algériens, pour se joindre à cette commémoration. Par ailleurs, le Président Bouteflika a assisté à un déjeuner offert par le Premier ministre. Jean-Pierre Raffarin a relevé « le lien indissoluble » entre la France et les pays qui ont participé au débarquement de Toulon. « La France libre n'aurait pu participer à la victoire contre le nazisme sans le sacrifice de ces soldats qui ont montré leur valeur sur tous les fronts », dira-t-il.