Les débats houleux et stériles de l'AG du club phare des Aurès ne sont pas de bon augure. Reportée pour insuffisance du quorum, l'AG s'est finalement tenue à la maison de jeunes de la cité Lombarkia et a duré cinq heures, perdues en reproches, en complaintes et en accusations de part et d'autre. Elu en 2004, le président Kamel Ferhi, appuyé par un comité de sages composé de vieux Cabistes, a réussi à propulser le club en DI, et le CAB a pu battre le champion d'Algérie (l'USM Alger) en première journée, jeudi dernier. Après avoir lu son rapport moral de la saison écoulée, après avoir essuyé des remarques anodines de certains de ses détracteurs, le président passa la parole au commissaire aux comptes. Ainsi, l'on apprendra que le CAB accuse un écart négatif (déficit) de 4 milliards de centimes dont 1,132 millard de centimes pour 2004/2005. Par ailleurs, les recettes cumulées avoisineraient les 4 milliards : subventions de l'Etat 3 milliards, 780 millions de centimes des sponsors ; location, recettes stades...Toutefois, ces recettes n'ont pas couvert les dépenses évaluées à 6 milliards. Les deux rapports approuvés, l'on assistera à une vraie lessive entre Cabistes. N'était le respect des invités et des patriarches du club, on aurait assisté à d'inévitables escarmouches. Cependant, il faut reconnaître à cette session la libre expression qui l'a caractérisée. Kamel Ferhi a essuyé sportivement plusieurs reproches, dont celui de Youcef Bouabdallah. « Vous avez marginalisé les vrais Cabistes », lui lance-t-il. « Vous êtes membre du comité des sages », rétorque Ferhi. Au cours des débats, Ferhi consterna la salle qui replongea dans un calme émouvant. « Le match contre l'USM Alger risque d'être compromis », annonce Ferhi, ajoutant : « les joueurs menacent de faire grève et le seul moyen de leur régler la première tranche de leur prime évaluée à 1,800 milliard reste le recours au crédit bancaire contre l'hypothèque immobilière du café du club. » Silence religieux puis débat. Les avis divergent. Aucune proposition de solution. Auparavant, le président avait fait savoir que l'APC de Batna a fini par marquer son accord pour la concession de l'ex-cinéma Casino, siège actuel du club, pour 94 millions. Il demandera l'avis de l'AG pour approuver l'entrée en partenariat avec un investisseur. Là aussi, les débats se terminent en queue de poisson.Ainsi donc, les clubs algériens, à l'image du CAB à qui l'on suggère l'entrée dans le professionnalisme, demeurent gérés par des assemblées archaïques. L'esprit de management faisant défaut.