C'est quasiment sans surprise et avec une écrasante majorité de voix que Meziane Mourad a été élu, jeudi, en début de soirée, président du Mouloudia d'Oran, à l'issue d'une assemblée générale élective houleuse et émaillée de graves incidents qui faillirent tout remettre en question. Avec 72 voix, contre 11 pour Chaouche Ghalem, seulement 5 pour Si Tahar Chérif El-Ouazzani et 4 bulletins nuls sur les 92 enregistrés, l'ex-capitaine des Rouge et Blanc, Meziane Mourad, remporta, en effet, le scrutin haut la main, grâce, en grande partie, au soutien des anciens joueurs du club qui, sous l'impulsion et l'influence de Hafid Belabbès, firent bloc derrière lui, réduisant, du coup, considérablement les chances des deux autres candidats dont la présence ne sera ainsi que symbolique. Mais si le scrutin en lui-même se déroula le plus normalement du monde sous l'œil attentif des représentants de la DJS et de la commission d'élection formée sur place, cette AG fut des plus mouvementées et a mis à nu de graves dépassements et une incroyable tentative de “fraude” avortée, fort heureusement, in extremis. Prévue initialement à 15h, cette assemblée générale élective débuta finalement avec presque 1h30mn minutes de retard, le temps qu'il aura fallu aux organisateurs d'enregistrer tous les présents, sous l'égide des éléments de la Sûreté nationale, irréprochables du reste, et qui remplirent parfaitement leur mission. Tout ce beau monde attendait, donc, avec impatience l'ouverture de la séance, chose confiée d'ailleurs à maître Bendjelloul. Ce dernier, et après les déclarations d'usage, surprendra tout son monde en affirmant qu'avec 94 membres présents, plus 4 autres munis de procurations, ce qui porte leur nombre à 98 sur les 149 que compte l'AG, le quorum n'était pas atteint. “L'AG élective est donc ajournée et reportée à la semaine prochaine”, annoncera-t-il ensuite… avant d'être apostrophé et interpellé par un autre membre du directoire, Hadj Debbi en l'occurrence, qui contredira cette “version mensongère”, incitant par là les présents à “se faire entendre” et ”à décider d'eux-mêmes s'ils voulaient voter aujourd'hui ou non”. la réaction des membres de l'AG fut des plus claires, puisqu'ils contestèrent bruyamment et énergiquement la décision de Bendjelloul qui ne trouvera rien de mieux à faire que de… fuir ! S'ensuivit un brouhaha général qui obligera les responsables de la DJS présents et à leur tête, le directeur Benafla Maâmar, à calmer cette “foule en furie” en promettant de “trouver une solution au plus vite”. Après un bon quart d'heure de tractations, les représentants de la DJS décidèrent finalement de ne pas ajourner cette séance de travail car “le quorum était bel et bien atteint”. Prenant le taureau par les cornes, un cadre de la DJS, Kazi Tani en l'occurrence, “nouveau maître de cérémonie”, annoncera aux présents que “le scrutin aura bel et bien lieu”. Le quorum est atteint. Sur les 100 personnes présentes, il n'y a que deux qui n'ont pas voulu signer. “Vous pouvez le constater par vous-mêmes en jetant un coup d'œil à ce registre”, clamera haut et fort Kazi Tani en exhibant des deux mains un registre contenant les noms et les signatures de tous les présents, sauf celles de personnes bien connues, qui étaient pourtant présentes en chair et en os, à savoir le désormais ex-président du directoire, Hadj Khaled Belarbi, ainsi que maître Bendjelloul. L'autre grand absent de cette AGE ne fut autre que l'ex-président de l'ASMO et candidat à la présidence, Belkacem Bengaraâ. En fait, le dernier nommé s'est présenté au musée du Moudjahed de l'USTO, où se tenait l'assemblée élective. Mais avant même de prendre place dans l'enceinte où le scrutin devait se dérouler, Bengaraâ, qualifié par les Hamraoua présents de “corps étranger au MCO” et qui a eu, au passage, une altercation avec Hadj Debbi, se retira mystérieusement, décidant, à la surprise générale, de tout laisser tomber, sentant, sans nul doute, qu'il n'avait pas beaucoup de chances d'être intronisé boss du club d'El-Hamri, lui, l'asémiste pur sang. Bengaraâ préféra, à vrai dire, se retirer, non sans accuser tout le monde d'avoir “baliser le terrain à Meziane”. Beaucoup de présents n'ont, d'ailleurs, guère hésité ou attendu longtemps pour lier l'attitude de Bengaraâ et celles de Belarbi et Bendjelloul, qui, aussi bizarre et paradoxal que cela puisse paraître, emboîtèrent le pas à un candidat, alors que l'un d'eux se trouvait être le président du directoire, donc celui qui devait “présider” cette AGE, et l'autre, un juriste de formation, censé connaître et appliquer les lois et règlements en vigueur et non les “détourner et les détourner…” au bénéfice d'un des candidats. “Belarbi et Bendjelloul n'ont pas signé pour pouvoir reporter l'AG, car ils voulaient que Bengaraâ soit élu. Mais comme ce dernier ne pouvait espérer grand chose, ils ont fini par opter pour cette pratique vraiment condamnable. C'est honteux, irresponsable et malhonnête de leur part”, pouvait-on entendre à ce sujet. La détermination de maître Bendjelloul était telle que même la tentative, par téléphone, du DJS, Benafla Maâmar, de le faire revenir à de meilleurs sentiments s'est avérée vaine. Il ne restait, donc, au dernier nommé (après avoir reçu des instructions d'en haut ?) que de confirmer, par la voix de Kazi Tani, comme cité ci-dessus, la tenue du scrutin. Là encore, les présents n'étaient pas au bout de leur peine puisqu'à la présentation des candidats, Hassan Kalaïdji annonça à l'assistance qu'il se retirait de la course, laissant la voie libre aux trois autres prétendants. “Je me suis présenté parce qu'il y avait des candidats qui ne me plaisaient pas du tout. Mais maintenant, je constate qu'il ne reste que trois fils du club. Je leur laisse donc ma place”, lâchera Kalaïdji, qui, pressenti pour prendre les destinées de la section handball, fut salué par un tonnerre d'applaudissements. Dès lors, seules les urnes pouvaient départager Cherif El-Ouazzani, Chaouche Ghalem et Mourad Meziane. L'heure affichait 17h15. La suite, tout le monde la connaît… A. K.