La menace de grève brandie par la section syndicale UGTA de l'Etablissement national de contrôle technique automobile (Enacta) a été considérée par le directeur de l'administration et des finances de l'établissement, A. Abdi, comme « une œuvre d'une minorité du personnel manipulée par le secrétaire général de la section syndicale ». Dans un document remis hier à notre rédaction accompagné d'une liste de 37 travailleurs s'opposant au préavis de grève, l'administration relève un vice dans l'application de la procédure réglementaire régissant le droit de grève. Ainsi, en vertu de la loi 90/02 du 6 février 1990, la section syndicale, juge l'administration, a piétiné la réglementation. Cette dernière stipule la tenue d'une assemblée générale qui regroupe l'ensemble des travailleurs. L'administration, pour contrecarrer l'action de la section syndicale, met en avant, aussi, la disposition du recours à la conciliation en cas de différend ainsi que la médiation et l'arbitrage. Le document signé par A. Abdi, se référant à ladite loi, cite l'obligation de réunir plus de la moitié (51%) de l'effectif des travailleurs pour engager une quelconque action. Aussi, conclut l'administration, « se passant desdites phases devant aboutir à un règlement à l'amiable des points soulevés, le secrétaire général a préféré aller au conflit ouvert l'opposant à la direction générale ». Selon elle, le secrétaire général a refusé la mise en place de l'organigramme adopté par le conseil d'administration et l'instauration de la discipline au sein de l'établissement. A. Abdi a, également, demandé l'intervention de l'inspection de travail de Aïn Naâdja, où a été déposé le préavis de grève, pour l'annuler pour la simple raison que l'établissement relève de la compétence territoriale de l'inspection de travail de Réghaïa. Le directeur de l'administration et des finances fait remarquer à l'inspection du travail de Aïn Naâdja que la section syndicale « a failli à son devoir en ne vous avisant pas du transfert de nos activités vers la localité de Rouiba depuis plus d'un mois comme elle n'a pas procédé au transfert de son dossier syndical de l'union territoriale UGTA/Hussein Dey vers l'union territoriale UGTA/Rouiba ». En sus des 37 opposants à l'action de la grève, l'administration semble jouer également la carte procédurale pour faire capoter l'action syndicale. Les jours qui viennent ramèneront-ils l'apaisement ou un rebondissement ?