La menace de grève pour les prochains jours qu'ont brandie les différentes coordinations régionales et les sections syndicales des travailleurs des impôts est interprétée par le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs des finances et du plan (FNTFP), Ahmed Zouaoui, comme « une tentative de déstabilisation de l'UGTA », à la veille de la tenue de la bipartite et de la tripartite. Contacté hier à l'effet de donner son avis au sujet de l'action de protestation à laquelle viennent de recourir les coordinateurs régionaux du Syndicat national des travailleurs des impôts (SNTI), M. Zouaoui a, d'emblée, qualifié d'« illégale » cette grève qui est l'œuvre, selon lui, « des personnes qui n'ont rien à voir avec le mouvement syndical ». M. Zouaoui considère que « nul ne peut décider de la grève sauf le conseil national du syndicat des impôts sous l'égide de la FNTFP ». Lequel conseil est seul habilité à décider du sort des travailleurs de l'administration fiscale. Car, expliquera-t-il, « les coordinations n'ont pas de prérogatives. Ce ne sont que des coordinations consultatives. » C'est pourquoi il invite le SNTI - un syndicat affilié à la FNTFP - à convoquer le conseil national et étudier la plate-forme de revendications, pour ensuite dégager une commission de négociations. M. Zouaoui dit avoir été reçu hier pour négocier et prendre en charge les préoccupations des travailleurs du secteur du fisc. M. Bouderbala, directeur général de la direction générale des impôts (DGI), aurait assuré que « les portes du dialogue sont ouvertes ». Dialogue que souhaite M. Zouaoui pour démasquer ceux qu'il nomme « les acteurs de la machination ». Concernant ce qu'il qualifie de manœuvre, M. Zouaoui tient à faire cette mise au point : « Nous, en tant que fédération, nous ne nous inscrivons pas dans des manipulations politiques et régionales ». Affilié à l'UGTA et sous la coupe de la fédération, le SNTI, ajoutera-t-il, « est un et indivisible ». Soulignant que la FNTFP en tant qu'organisation syndicale UGTA jusqu'à la tenue de son 11e congrès. Par ailleurs, M. Zouaoui se dit intrigué, d'une part, « par cette machination à la veille du congrès national de la Fédération des finances prévu le 25 novembre prochain ». Et de l'autre côté, que cela se passe à la veille d'une bipartite où « l'UGTA a pris en charge efficacement le dossier de la Fonction publique qui va régler le problème de l'ensemble des secteurs à 80% ». La grève doit être utilisée, a-t-il averti enfin, dans l'intérêt des travailleurs pour apporter un plus et non dans l'intérêt des personnes qui n'ont rien à voir avec le mouvement syndical. Pour rappel, les coordinateurs de l'est des travailleurs des impôts ont décidé d'un débrayage de cinq jours à compter du 9 octobre prochain. Le lendemain, la coordination du centre des travailleurs du même secteur emboîtera le pas à celle de l'est en recourant, elle aussi, à deux jours de grève pour les 9 et 10 octobre.