Le café Mostalah, sis à la rue Ben Cheneb près de l'ancienne médersa, draine les habitués qui semblent perpétuer une ambiance à l'estampe d'un temps révolu. Ceux-là mêmes qui prennent du plaisir à passer au peigne fin des périodes où il faisait bon vivre dans la vieille cité et décortiquent au scalpel les événements de la vieille médina. Qahouet Saci, Qahouet Café des sports et autre Qahouet Bab El Bhar et Qahouet Laâriche sont autant d'espaces où ne subsistent que des vestiges que les anciens Casbadjis évoquent non sans un brin de nostalgie... D'autres lieux rassembleurs comme Qahouet El Gourari, Tlemçani, El Kamel drainent les septuagénaires de la ville de Sidi Abderrahmane et des quartiers environnants de la capitale pour se ressourcer autour de discussions sur divers thèmes aussi passionnants qu'intéressants. Il y a aussi le café Mostalah sis à la rue Ben Cheneb, n°28, près de l'ancienne médersa, où les habitués semblent perpétuer une ambiance à l'estampe d'un temps révolu. Ceux-là mêmes qui prennent du plaisir à passer au peigne fin des périodes où il faisait bon vivre dans la vieille cité, décortiquer au scalpel les événements de la vieille médina qui était non seulement le théâtre de hauts faits d'armes, mais abritait également en son sein une pléiade d'artistes et de sportifs. Le lieu demeure un petit foyer culturel des habitués qui viennent deviser autour d'un café fleurant bon pour titiller le passé et plonger l'auditoire dans des sujets de notre histoire, notre culture, notre identité, notre patrimoine. Une période vue et vécue par les aînés pour être racontée à la postérité. Une histoire qui nous est rapportée par les témoins d'une époque qui nous rappelle si besoin est, susurre un habitué des lieux, à construire notre avenir. Autrement dit, à reconstruire les repères d'une mémoire qui peine, regrette-t-il, à accrocher le présent : la nouvelle vague déferlante en butte à la malvie. Dans ce vieux local qui était une librairie avant de se convertir en café, les signes de vieillissement se rendent complices des sujets alimentés par les uns et les autres. Ammi Aïssa fouille dans sa mémoire pour exhumer la douce souvenance. Il se remémore des bribes de réminiscences de son enfance, tout en rappelant à la jeune génération les conditions de vie d'une époque au moment où Ammi Omar discourt autour de son sujet de prédilection, l'histoire contemporaine dont il fait son violon d'Ingres. Les écrits relatifs à notre glorieuse page d'histoire que diffuse le quotidien El Watan sont commentés à perte de salive. Ammi Zoubir, un autre septuagénaire, préfère se pencher sur l'histoire de La Casbah en égrenant un chapelet d'aléas et de difficultés concernant la préservation de ce pan de patrimoine immobilier séculaire, livré au délabrement. Tout compte fait, le café Mostalah - au même titre d'ailleurs du café El Bahdja situé à un jet de pierre - reste cet espace convivial qui sert de support aux gens du monde des 7e et 4e arts, les fans des clubs fétiches de Soustara et de La Casbah, les copains de quartier, les acteurs et autres témoins de la guerre de Libération nationale. Le patrimoine matériel et celui immatériel sont entretenus à travers des discussions animées à bâtons rompus.