Depuis l'assassinat du jeune B. T, dimanche dernier, les Africains, en particulier les clandestins, ont déserté les rues de la ville. Ces derniers, qui s'affichaient dans les places publiques, se font discrets de peur d'être agressés par les jeunes du quartier populaire de Sidi El Houari, qui sont montés au créneau, suite à l'assassinat de leur voisin par un Camerounais. Les clandestins tentent aussi d'échapper aux services de sécurité qui ont interpellé, le soir des échauffourées, presque une centaine d'entre eux, qui ont été auditionnés avant leur présentation devant la justice. Bon nombre de ces derniers vont être, bientôt, reconduits vers les frontières pour immigration clandestine. Aucun Africain ne se rend au cybercafé de la place d'armes qui accueillait, avant cet incident, des dizaines de jeunes clandestins subsahariens. « Ces derniers fréquentaient, quotidiennement, cet endroit aussi bien dans la journée que dans la soirée » notera un responsable de ce cybercafé. Même les étudiants et autres Africains, qui sont en situation régulière, se sont volatilisés dans la nature. « Tant que la plaie est récente, ces derniers préfèrent ne pas s'afficher » commenta un vieux. Il importe de signaler que des centaines d'Africains se rendent, chaque année, dans la wilaya d'Oran. Leur nombre est en nette augmentation, selon les services de la gendarmerie nationale qui ont recensé, durant le premier semestre de l'année en cours, 241 clandestins immigrés dont 157 ont été placés sous mandat de dépôt pour immigration clandestine, faux et usage de faux et trafic de monnaie. 82 de ces derniers viennent du Mali et 48 autres du Maroc. Ces clandestins, qui excellent particulièrement dans le trafic de faux billets et de monnaie, séjournent dans les hôtels situés dans les vieux quartiers de Sidi El Houari et de la ville nouvelle et même dans des bains maures, en raison du prix modeste des loyers.