Insécurité Dès qu?un visiteur débarque, on le met en garde contre les vols et les agressions. Où est la quiétude d?el-Bahia d?antan ? «Wahran Wahran rouhti khsarah, hajrou menak nas echtara.» Cette chanson d?Ahmed Wahbi, reprise par Cheb Khaled, résume mieux qu?autre chose le changement opéré dans la ville d?El-Bahia. El-Hamri, M?dina Jdida et Sidi El-Houari, cités dans cette célèbre chanson, sont autant de quartiers qui ont souffert de l?exode rural. Ce phénomène a eu des conséquences néfastes sur la ville non seulement par les constructions anarchiques qui ont poussé tels des champignons, mais aussi par les conséquences négatives engendrées par ce fait sur le mode de vie des Oranais. Le visiteur qui se rend à Oran est d?ailleurs averti, dès son arrivée, de l?ampleur du danger des agressions. Aussi, selon la plupart des Oranais rencontrés, celles-ci ne se passent pas seulement la nuit au centre-ville, mais toute la journée, au vu et au su de tout le monde. A la cité Perry, située à la rue Mostaganem, «un groupe de jeunes pickpockets s?est spécialisé dans le vol des portables au point que le quartier a fini par se faire appeler "la Cité Portable"», explique un chauffeur de taxi. Ce dernier s?est fait, d?ailleurs, voler son portable dans ce même quartier sortant de sa poche une bombe lacrymogène, il confie : «La plupart des Oranais et des Oranaises possèdent, comme moi, une bombe lacrymogène en raison de l?insécurité qui règne depuis quelques années dans les rues d?Oran.» Le nombre important d?agressions a fait, d?ailleurs, que «les bombes lacrymogènes soient disponibles à 1 200 DA, chez plusieurs vendeurs à la sauvette et dans les marchés ambulants.» Une Oranaise conseille : «Il est préférable pour les personnes venant à Oran pour la première fois, de ne pas s?aventurer dans ses ruelles serpentées du centre-ville et de toujours sortir en groupe.» Elle soutient que ce conseil est valable aussi bien au centre-ville que dans les quartiers populaires, tels Sidi El-Houari, Gambetta et El-Hamri.