L'assassinat d'un jeune Oranais a fait réagir les autorités locales qui ont pris conscience de l'ampleur du phénomène. Une commission de lutte contre l'immigration clandestine vient d'être installée à Oran. Cette structure où siégent des représentants de la Gendarmerie nationale, de la Sûreté nationale, des services sanitaires et des douanes aura pour mission de définir les voies et moyens permettant de lutter efficacement contre le phénomène qui a connu une très grande expansion ces derniers mois à Oran. Dans la capitale de l'Ouest, 305 clandestins africains ont été interpellés depuis le début de l'année dont 208 furent écroués pour séjour et travail irréguliers. Pourtant, il y a quelques années, Oran ne représentait rien dans la stratégie des réseaux de passeurs. Le recul du terrorisme, la restauration de la sécurité et la relance du secteur du bâtiment, ont constitué des motifs d'intérêt pour les passeurs. Aujourd'hui, un clandestin africain peut subsister en Algérie en attendant son tour de passage vers les enclaves de Ceuta et Melilla en gagnant quelques dinars en vendant sa force dans des chantiers de construction pour particuliers. Des femmes se livrent même au plus vieux métier du monde dans des hôtels miteux. La commission installée à Oran et présidée par le wali, aura la tâche de dresser, dans un premier temps, un constat des lieux et de faire les bilans de plusieurs mois de lutte contre le phénomène. La ville a offert à ces clandestins des commodités de vie qui ont fait d'elle une place forte de l'immigration clandestine. Ses hôtels et ses moyens de communication (téléphone, cybercafé et autres) ont poussé les passeurs à l'utiliser comme zone de tri avant le passage vers les camps de Maghnia puis le Maroc. L'assassinat d'un jeune Oranais du quartier d'Edderb, tué par un clandestin ivoirien, quelques heures avant le match Algérie - Nigeria, a fait réagir les autorités locales qui ont pris conscience de l'ampleur du phénomène qui a pris sournoisement possession de plusieurs rues de la ville. Des mesures seront prises à l'avenir pour dissuader les relais des passeurs de réinvestir la ville. Il est attendu une application plus stricte de la législation du travail pour empêcher les individus chargés du placement des clandestins dans les chantiers du bâtiment. Des contrôles inopinés seront effectués dans les chantiers et les hôtels, pour ne plus permettre aux réseaux de s'implanter dans la ville. L'immigration clandestine avec les drames qu'elle a engendrés ces derniers jours est devenue une préoccupation universelle. D'un côté, les pauvres qui veulent trouver quoi se mettre sous la dent et de l'autre, les riches qui, cultivant des appréhensions pour leur confort, ne veulent point d'étrangers dans leurs murs, voilà tout le dilemme. Des hôtels du centre-ville d'Oran qui servaient de refuge aux clandestins ont été fermés et sommés d'entreprendre des travaux de réhabilitation. Certaines rues transformées en véritable coupe-gorge, il y a quelques jours, ont repris leur activité et leur quiétude. Les malheureux clandestins tombés sous la coupe de réseaux de passeurs deviennent des victimes à l'affût de la moindre occasion pour manger à leur faim ou pour gagner un peu d'argent pour poursuivre l'aventure jusqu aux barrières hérissées de fils barbelés aux portes de Ceuta et Melilla.