Mohamed El Yazid, en concert jeudi dernier à la salle Ibn Zeydoun à Alger, n'a pas présenté le répertoire relooké auquel on s'attendait. La liste des collaborations musicales de cet artiste installé à Paris le laissait pourtant supposer. Le rare public qui s'est aventuré pour assister au premier spectacle de la rentrée à l'Office Riadh El Feth s'est, au lieu de cela, plié à un récital solennel de chaâbi. Une mandoline, deux banjos, un violon, le duo derbouka- tar... une ligne instrumentale dépouillée mais qui s'impose à mesure que le concert « s'affale » sur la soirée. Mohamed El Yazid donne au départ une interprétation rugueuse du medh. La formation prend le temps d'accorder le public au ton. Deux cycles pieux plus tard, épilogués des traditionnels et dansants insraf et khlas, El haraz plante un nouveau décor exubérant, qui va s'écouler au-delà de 22h. Mohamed El Yazid a réalisé ainsi l'une de ses rares apparitions sur le sol algérois. Né à Saïda (ouest de l'Algérie), El Yazid mène ses interventions musicales les plus pertinentes à Paris où il tente des aventures musicales remarquables. Il a collaboré avec l'Orchestre national de Barbès pour la chanson Touba dans l'album Poulina, le groupe de World musette Les Primitifs du futur, le bluesman Karim Albert Kook, et le groupe Gaâda Diwan de Béchar. Mechmoum, son premier album, est édité en Algérie chez Belda Edition.