Au grand bonheur des amateurs de gnawi, la salle Ibn Zeydoun a vibré, jeudi soir, au rythme du gumbri et du karkabou avec deux formations, en l'occurrence Noudjoum Essaoura et Ness El Bekar. Devenu un courant musical apprécié par les jeunes, le gnawi a rassemblé un monde impressionnant. Ce sont en fait des habitués de ce genre musical, qui en aucun cas n'ont voulu rater ce rendez-vous, en découvrant pour la première fois sur scène un nouveau groupe, Ness El Bekar. La soirée a été étrennée par le légendaire groupe Noudjoum Essaoura et dirigé par le fabuleux artiste Madjber. Un nom intimement lié à certains titres de chansons, dont le célèbre Cheikh Bouziane. En un quart de tour, la formation a su captiver le public par son répertoire à forte connotation religieuse et où le diwan a occupé une place de choix. Noudjoum Essaouara s'est basé, en effet, sur un travail traditionnel en interprétant entre autres Bismillah, Kerzaz, Ya Iallah, Y Allah et en enchaînant par la suite par Lallah ya baba, Minouna et Ya Dayrtek fik. Les présents ont eu droit à une nouvelle version de la chanson Cheikh Bouziane avec en prime une richesse rythmique très appréciée. Il est à noter que parmi la formation figure un jeune prodige de 13 ans qui n'est autre que le fils de Medjber. Avec un talent avéré, Abdelhak maîtrise le karkbou, le gumbri et le chant. Noudjoum Essaoura est un groupe qui englobe des musiciens professionnels, dont Hamzaoui Abdelkader au violon, Mokhtar Choumane au luth. Abdelghani à la basse, Abderrahmane Moussaoui à la percussion, Abdelhal et Medjeber au gumbri et au chant et Mesbahi Hani à l'organisme. Après plusieurs années de recherches dans le gnawi, le leader du groupe, Medjber, se plaît à répéter : son objectif est d'arriver au gnawi chaâbi et melhoun. La deuxième partie de la soirée a été assurée par le tout nouveau groupe Ness El Bekar. Pour leur baptême de feu sur la scène algéroise, le groupe a subjugué plus d'un. Bien qu'ayant animé plusieurs concerts en Tunisie et au Maroc, Ness El Bekar, a fait preuve d'une excellente maîtrise de la scène. Ness El Bekar, qui n'est autre qu'une note musicale, est une formation qui s'inscrit dans la lignée des artistes qui se distinguent par leur propre identité géographique, historique et culturelle. Les musiciens, à savoir Nass Djana au clavier, Sabri Bouda à la basse, Hakim Mahfoud au violon, Hamza Besbas à la flûte, au saxophone Djelloul Marga, au chant et à la percussion, Yanis Djana, à la guitare Mohamed Hamadou au luth et à la percussion, Sid Ali à la batterie, Amina Ghit au chant et Nabil Mohamdi chef de chœur viennent des quatre coins de l'Algérie. Existant seulement depuis deux ans, le groupe a édité en Tunisie, il y a neuf mois un album intitulé Djinakoum. Dès les premières notes musicales entonnées, le public ne tenait plus en place. Des déhanchements saccadés ont caractérisé toute la durée de la soirée. Ness El Bakar a gratifié l'assistance du répertoire Cheikh Bouziane, Laârfou, Djihane, Boumari suite et certains titres de leur album dont Habbala, Ness El Bekar et Intik. La musique de Ness El Bekar est un métissage entre la musique traditionnelle algérienne, ajoutée à une touche de jazz et de blues. La soirée s'est achevée par la fusion des deux groupes qui ont interprété quelques titres dont Cheikh Bouziane. Pour ceux qui ont raté le passage de Ness El Bekar, il sera de nouveau sur la scène de la salle Ibn Zeydoun le 13 juillet.