Abderrachid Boukerzaza, FLN, ministre délégué de la Ville, à la salle de cinéma d'El Kala, Mohamed Maghlaoui, RND, ministre des Transports, à l'institut du tourisme d'El Tarf et Bouguerra Soltani, MSP, ministre sans portefeuille, à la salle omnisports de Dréan, c'est la coalition présidentielle qui s'est mise en ordre de marche, jeudi après-midi, à El Tarf. Les trois meetings, qui se sont tenus presque au même moment, n'ont pas drainé la grande foule. Il aura même fallu racoler quelques badauds pour faire du remplissage, sauf pour le MSP qui a rempli sa salle aux trois quarts en faisant chercher ses militants dans les alentours et les wilayas limitrophes. Les trois émissaires ont tenu globalement le même discours : « Ceux qui sont contre la charte sont contre la paix en Algérie, et c'est pour leurs propres intérêts »... « Que depuis 1999, nous avons fait un bond prodigieux dans le domaine de la sécurité »... « Voter contre la charte, c'est voter contre le bien »... « Votez d'abord et vos problèmes seront automatiquement réglés par la suite »... « Comme d'habitude », a même ajouté l'un d'entre eux. Par inadvertance, très certainement. Boukerzaza rapportera qu'il a été l'un des premiers à être sur les lieux du massacre de Relizane et qu'il a été bouleversé par ce qu'il a vu et entendu, mais que cela ne devait pas empêcher la réconciliation dénoncée par les ennemis de l'Algérie. Pour la bonne cause, il citera la célèbre boutade de Boumediene qui veut que quand les décisions de nos gouvernants agacent l'étranger, c'est que l'Algérie était sur la bonne voie. A quelques jeunes de l'assistance qui lui ont lancé de la salle que le terrorisme à El Kala, c'était les lots de terrain et l'abandon des cités, le ministre de la Ville a répondu qu'il s'agit aujourd'hui de défendre une seule liste, celle de l'Algérie. Bouguerra Soltani n'aura pas lâché de formule fracassante à El Tarf. Pendant une trentaine de minutes, il expliquera la démarche qui est sienne à El Tarf pour soutenir la démarche présidentielle. Il fera une acrobatique incursion dans les réformes économiques pour expliquer les tensions du front social. Pour la cause, il citera le discours de Bouteflika à Ouargla qui s'offusquait qu'il y ait de l'argent et pas de travail, et que s'il y en avait, on ne trouvait pas preneur. Le show électoral attendu dans la wilaya est celui de Ouyahia, prévu dimanche à El Kala et pour lequel une partie de la cité FLN, celle qui fait face à la salle omnisports, a été entièrement nettoyée, ce qui n'a pas été fait depuis au moins une décennie. On a également posé 25 mètres de bitume pour combler les profondes ornières entre la route et l'entrée de la salle du meeting.