Bouguerra Soltani et son parti, le MSP, semblent sortir définitivement de la crise qui les a secoués durant plusieurs mois. Le temps n'est donc plus aux polémiques, mais à l'essentiel du débat politique de l'heure. C'est l'impression qu'a donné, en tout cas, le chef du Mouvement de la société pour paix, lors d'une intervention prononcée, hier, à Tipasa, à l'occasion de la clôture des travaux du séminaire portant sur «la commune exemplaire». Et les sujets ne manquent pas pour un homme qui a l'habitude de lancer des polémiques, lesquelles, dépassent souvent le cadre de son parti. A quelques semaines de l'organisation d'élections pour le renouvellement d'un tiers des membres du Conseil de la nation, Bouguerra Soltani remet au goût du jour une demande formulée à ses alliés de l'Alliance présidentielle. Il demande carrément «un partenariat politique» en remplacement de la formule actuelle qui se base, essentiellement, sur une coalition réunie autour du programme du président de la République. «A travers notre demande, nous ne cherchons que la stabilité sociale», a soutenu l'ancien ministre d'Etat sans portefeuille, devant une assistance acquise et composée essentiellement des cadres de son parti et des représentants des deux autres partis de l'Alliance, le FLN et le RND et d'un invité surprise, Djamel Benabdesselam, secrétaire général du mouvement El Islah. Les deux autres objectifs recherchés par cette proposition, pour le moment rejetée par Ouyahia et Belkhadem, sont, selon l'orateur, la démocratie «qui implique une transparence dans la gestion des affaires publiques» et «l'alternance pacifique au pouvoir». Voltaire n'aurait pas mieux dit. L'autre demande formulée par M. Bouguerra est celle liée au projet de révision du code communal et de wilaya. Le président du MSP a réitéré son opposition au texte proposé par M. Zerhouni, mais demande l'application de l'actuelle loi. Il s'est dit outré par le fait qu'on «ne fasse plus confiance aux citoyens, à commencer par les élus». Selon lui, les garde-fous qui existent dans la loi de 1990 n'ont plus raison d'être. Malgré cela, Bouguerra refuse de penser que les problèmes de gestion des communes se dressent uniquement contre les élus de son parti. «Les problèmes que vous rencontrez sont ceux des élus des autres formations politiques», a-t-il dit aux nombreux élus présents dans la salle du complexe le Grand bleu de Tipasa. Ces contraintes sont à chercher, selon l'orateur, dans l'application des lois et le manque de moyens dont disposent les communes. «Il faut définir les prérogatives des élus et celles de l'administration», a martelé Bouguerra, visiblement pas content d'une loi qui, à ses yeux, «ne donne pas de l'espoir». A. B.