Et voilà. La grasse matinée, c'est fini ! Hier, c'était la première journée de cours pour les élèves des trois paliers du cycle fondamentale (primaire, moyen et secondaire). A Alger, les blouses blanches côtoient désormais le mouvement des travailleurs du matin. Pour les parents qui emmènent leurs enfants aux établissements scolaires, la journée d'hier était un événement important dans la vie de leurs enfants. « Mon fils n'aime pas que je l'accompagne, mais je ne peux pas m'empêcher de le faire chaque année », témoigne une parente d'écolier. Les surveillantes ainsi que les enseignants de quelques lycées à Alger déclarent que la rentrée s'est bien passée. « Les élèves ont regagné leur classe sans problèmes majeurs », soutient une surveillante d'une école primaire. Pour leur première journée, les élèves du primaire ont eu comme nouveauté cette année un cours de définition sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, obligatoire pour toutes les classes du primaire. Quant au cycle moyen, les CEM constatent, comme chaque année, des absences, en plus des problèmes avec certains parents d'élèves mécontents de l'obligation de réunir un paquet de papiers administratifs nécessaire à l'inscription. Devant les lycées, beaucoup de monde attend devant la porte. Des lycéens préfèrent savourer les retrouvailles avec leurs camarades que d'assister au premier cours de l'année. C'est le cas du lycée Emir Abdelkader où des élèves de terminale dénoncent le fait qu'on leur ait interdit les bancs de classe, car ils estiment avoir droit à une autre chance. « Je suis né en 1988, je ne comprends pas pourquoi on ne me laisse pas refaire ma troisième », nous dit un lycéen qui n'a pas eu son bac l'année passée. Les prix des manuels scolaires sont élevés. Une lycéenne affirme : « Je préfère acheter mes livres chez d'autres élèves qui n'en ont plus besoin. Cela me revient deux fois moins cher. » Mais ce qui inquiète les bacheliers cette année c'est le possible recours à la grève. « C'est à cause des grèves répétées que je n'ai pas eu mon bac », lance un bachelier redoublant. Le surveillant général de cet établissement déclare que le conseil de classe a étudié les dossiers des bacheliers redoublants et a permis à une grande majorité d'entre eux de refaire le bac au sein de l'établissement. Néanmoins, ceux qui ont eu des moyennes au-dessous de 5 doivent faire des recours « pour que leur cas soit étudié par le conseil une deuxième fois ». Pour les coûts élevés des livres scolaires, l'intendant du lycée dit que les livres ne sont plus subventionnés par l'Etat et que leurs prix répondent aux lois du marché. Les enseignants du secondaire dénoncent le fait que les manuels scolaires n'aient pas été adaptés aux changements qui ont affecté les programmes. Les mêmes problèmes ont été notés dans plusieurs lycées d'Alger, même si les surveillants ainsi que les enseignants affirment que, globalement, la rentrée scolaire « s'est bien passée ».