Photo : S. Zoheir Par Badiaa Amarni Le problème des blouses pour les élèves des classes du primaire, du moyen et du secondaire continue d'alimenter l'actualité de cette nouvelle rentrée scolaire 2008-2009. En effet, la pénurie pour certaines couleurs exigées, le rose pour les filles des deux premiers paliers de l'enseignement général, et le blanc pour les lycéennes, et le bleu clair pour les garçons de tous les cycles, continue à se faire ressentir. Le problème des blouses roses pour les filles se pose avec autant d'acuité que cela a poussé certains parents à pallier cette difficulté à leur manière tandis que d'autres préfèrent temporiser. Si bon nombre de parents d'élèves ont eu recours à des artisans tailleurs pour confectionner les tabliers de leurs enfants, d'autres sont dans l'attente de voir la situation se dénouer après les fêtes de l'Aïd. Dans le premier cas, les mamans ont carrément acheté du tissu pour coudre des blouses sur mesure à leurs enfants. C'est le cas au niveau du marché de la «Basetta» à Bab El Oued ou les couturières s'affairent déjà à satisfaire les commandes. Une mère nous dira qu'elle a «acheté du tissu et cousu la blouse de sa fille du primaire pour une somme moyennant les 250 DA». D'autres mères de famille optent pour l'achat de blouses de chez la couturière. «C'est par hasard en parlant de la pénurie devant l'établissement primaire de ma fille qu'une couturière, venue remettre des blouses à des parentes d'élèves, m'a offert ses services», nous confie une autre maman qui a fait le tour des marchés d'Alger à la recherche de ce fameux tablier. «J'ai enfin soufflé, signale-t-elle, précisant encore qu'elle s'est entendue avec la couturière à qui «elle doit son salut» juste pour lui remettre les mesures. La confection de la blouse de sa fille en 5e année primaire lui reviendra au prix de 400 DA le tout, y compris le tissu que la couturière se chargera d'acheter elle-même. Au niveau du marché «tnach» à Belcourt, les parents semblent toujours désemparés et tous évoquent le problème se disant qu'il s'agit là «d'une contrainte et d'une difficulté supplémentaire qui s'ajoute à d'autres nombreuses déjà, à savoir l'achat des fournitures scolaires, des livres, et l'abonnement à la cantine pour certains…». Pour savoir la raison de l'absence des blouses, plutôt les couleurs exigées, nous avons entretenu les vendeurs qui, eux, parlent carrément de pénurie de tissu. L'un des commerçants nous a confié que des élèves de Tixeraïne sont venus chez lui «pour acheter des blouses rouges». Façon de contrecarrer la difficulté pour les parents ou simple décision des écoles de cette région de la capitale ? En tout cas, beaucoup se dit et se raconte à propos de ces tabliers. Fort heureusement, de nombreux responsables d'établissements scolaires n'ont pas mis la pression sur les élèves, contrairement à d'autres qui l'ont exigé dès la deuxième journée, ce qui a jeté le désarroi dans parmi les élèves et leurs parents. Faut-il rappeler que dans un communiqué de presse rendu public au mois de juin dernier, le ministère de l'Education nationale a rappelé aux parents d'élèves des cycles primaire, moyen et secondaire, que «le port du tablier dans les établissements scolaires sera obligatoire dès la rentrée scolaire prochaine». Les couleurs ont été spécifiées dans le communiqué qui ajoute que «le port du tablier dans les établissements scolaires participe aussi bien d'une préoccupation organisationnelle que celle visant une plus grande intégration de l'élève à la vie scolaire». Tout récemment encore, et vu le problème posé, le ministre de l'Education nationale s'est exprimé en disant qu'il n'est pas important que la couleur soit claire ou foncée mais juste bleu ou rose. En attendant que cette difficulté soit résolue, parents et élèves attendent l'arrivée sur le marché d'autres quantités de blouses aux couleurs exigées.